Après les cols bleus et blancs de la municipalité, c’est au tour du directeur général de Desbiens, Mathieu Simard, de porter plainte contre la mairesse de l’endroit, Ginette Sirois, procédure qu’il a effectuée en août.
Rappelons qu’en avril 2024, les neuf employés municipaux de la Ville de Desbiens ont déposé un grief pour harcèlement psychologique à l’endroit de Ginette Sirois. C’est donc pour ce même motif que de façon individuelle, le directeur général portait plainte contre la mairesse en août dernier.
Mathieu Simard ne souhaite pas commenter l’affaire davantage. Les comportements ou gestes précis qui sont reprochés à la mairesse, tant par les employés municipaux que par le directeur général, demeurent encore inconnus. Le grief, qui était jusque-là entre les mains de l’avocat de la Ville, a par ailleurs été confié à un bureau d’avocats de Québec cet automne.
Déficit de 995 000 $
Parallèlement, le redressement budgétaire se déroule « très bien » à l’hôtel de ville de Desbiens, qui doit absolument arriver à concilier un déficit de 995 000 $ accumulé pour les années 2021 et 2022. C’est ce qu’affirme Mathieu Simard, assisté par l’ex-directrice générale de Saint-Gédéon, Dany Dallaire, depuis le mois d’août dernier. Il précise que les rencontres de suivi du plan de redressement, interrompues entre juin et août à la suite de la mise sous tutelle de la municipalité, ont repris en septembre.
Des modifications ont d’ailleurs été apportées au plan de redressement que Desbiens avait initialement soumis à la Commission municipale du Québec (CMQ) à l’hiver 2024. Entre autres, la nouvelle version du plan, qui a fait l’objet d’une résolution présentée au conseil de ville du 12 novembre, rend prioritaire la conciliation fiscale des années 2021 et 2022.
Rappelons que les résultats financiers de 2023, encore inconnus pour le moment, sont fort probablement déficitaires eux aussi, selon le directeur général. « Au terme du travail que madame Dallaire et moi avons fait, nous avons recommandé de concilier tout de suite 2021 et 2022 et de ne pas attendre les résultats de 2023 et de 2024. En faisant ça, ça va nous permettre d’avoir des entrées de liquidités et d’économiser sur les intérêts, ce qui va donc être une économie pour les citoyens. »
La conciliation des années 2021 et 2022 se traduira essentiellement par la conversion en prêts de sommes se trouvant actuellement sur la marge de crédit de la municipalité, dont le taux d’intérêt est supérieur à celui en vigueur pour les prêts. Pour l’année en cours, les intérêts sur le déficit s’élèvent à environ 100 000 $, ce qui demeure « énorme ».
Mathieu Simard dit ne pas encore être en mesure de chiffrer les économies qui seront permises par la conversion des dettes de la Ville en prêts. Il rappelle que les dépenses qui ont été effectuées à partir de la marge de crédit constituaient un vice de procédure commis par les administrations précédentes.
Impacts sur les contribuables
Il est également difficile d’évaluer les impacts qu’aura le redressement des finances sur le fardeau fiscal des citoyens. « Je ne veux pas faire peur ni rassurer la population pour le moment. Pour mesurer l’impact fiscal, il faut d’abord savoir sur combien de temps nous allons pouvoir amortir le remboursement de la dette. Mais c’est sûr que notre principal objectif, ça reste de redresser les finances sans étouffer les citoyens. »
La dette de 500 000 $ relative aux travaux effectués dans le secteur de la Villa des Érables sera pour sa part épongée par une taxe de secteur, comme c’était prévu depuis le départ. La mise sous tutelle de Desbiens se poursuivra jusqu’au retour à l’équilibre budgétaire, avait indiqué la Commission municipale en juin 2024.
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