Un vigile a eu lieu vendredi dernier en milieu d’après-midi devant l’ancien orphelinat de l’Immaculée-Conception de Chicoutimi. Le rassemblement avait pour but de briser le silence, dans l’espoir que l’Église et les religieuses admettent enfin leurs torts et demandent pardon pour les sévices qui y ont été commis.
Rappelons que le gouvernement du Québec a présenté aux orphelins ayant fréquenté l'endroit des excuses officielles en 1999. Mais celles de l’Église et des congrégations religieuses se font toujours attendre. Trois requêtes ont été faites auprès du gouvernement et en date d'aujourd'hui, les orphelins attendent toujours une réponse quelconque.
Mario Lalancette, organisateur de la vigile, partage son histoire. Il est arrivé à l’orphelinat à l'âge de 10 ans et y est resté 10 mois. Dix longs mois qui furent pour lui un véritable cauchemar. “Tout petit, après avoir fait un pet, j’ai été mis dehors en pyjama en plein hiver dehors a -25”, nous cite-t-il en guise d’exemple des punitions infligées.
A l’époque, les familles d’accueil n’existaient pas et comme sa mère était malade (donc incapable de prendre soins des enfants), la décision a été prise de les confier à l’orphelinat. “J’ai pas mal tout vécu ici, par contre j’ai été pas mal “chanceux”, car je n'ai pas eu d'agressions sexuelles”.
Beaucoup d’abus physiques et psychologiques, de punitions corporelles ont été subis par les enfants sous la gouverne des Petites Franciscaines de Marie entre 1931 et 1968. La fameuse loi du 20/ 80 s’appliquait: 80% des sœurs étaient aimantes et bienveillantes envers les orphelins, mais 20% d'entre elles qui étaient en relation d’autorité faisaient vivre l'enfer aux enfants.
Les traumatismes psychologiques engendrés marqueront les orphelins et orphelines de l’endroit qui ont dû passer entre leurs mains. Qui plus est: mentionnons en terminant que beaucoup d’entre eux sont décédés, sans laisser de traces. Personne ne sait encore à ce jour où les corps se trouvent, et surtout comment les autorités en ont disposé…
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