Un ingénieur de Trois-Rivières qui a agressé sexuellement une femme et pris des photos de ses parties intimes bénéficie d'une absolution conditionnelle afin de lui permettre de voyager pour son travail. La décision est vivement dénoncée par des organismes qui soutiennent les victimes. Selon ce que relate Radio-Canada, en avril 2019, Simon Houle, alors étudiant en génie mécanique à l'Université du Québec à Trois-Rivières, agresse sexuellement une de ses amies lors d'une fête dans un appartement.
Alors que la Couronne réclamait 18 mois de prison, le juge Matthieu Poliquin, de la Cour du Québec, lui a plutôt fait bénéficier d'une absolution conditionnelle, dans une décision rendue le mois dernier. Il estime que les conséquences d'un casier judiciaire seraient disproportionnées, puisque le tribunal est convaincu que le travail d'ingénieur nécessite des déplacements dans d'autres pays. L'ingénieur bénéficie donc d'une absolution conditionnelle, assortie d'une probation de trois ans. Soucieux de ne pas banaliser les gestes posés, le juge lui impose de verser un don de 6000 $ au Centre d'aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS) de Trois-Rivières.
Le Centre d'aide aux victimes d'actes criminels (CAVAC) estime que le jugement ne respecte pas l'esprit du rapport Rebâtir la confiance censé mettre l'accent sur le bien-être des victimes. La coordinatrice Karine Gagnon craint qu'une telle décision mine la confiance des victimes envers le système de justice. Après s'être d'abord dite préoccupée par le jugement, l'entreprise Canimex, qui emploie Simon Houle, a indiqué mardi matin l'avoir congédié. Le vice-président aux ressources humaines de Canimex, Michel Goulet, a précisé que Simon Houle était à l'extérieur du pays lorsqu'il a été informé de la décision. Le Directeur des poursuites criminelles et pénales annoncera au cours des prochains jours s'il porte la décision en appel.
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