En action à Roberval depuis avril, les interventions de l’équipe mixte d’intervention – policiers et intervenants communautaires (ÉMIPIC) portent leurs fruits. Les deux policiers et les deux travailleuses sociales constatent qu’ils peuvent faire la différence auprès des personnes plus vulnérables.
Ce sont plus de 300 interventions qui ont été faites auprès de 130 personnes au cours des derniers mois. De ce nombre, un bon nombre touche la population autochtone qui vit à Roberval.
« Nous arrivons en support selon les appels que reçoivent les policiers et qui jugent que notre intervention serait appropriée. Nous intervenons avec des personnes qui ont différentes problématiques, que ce soit de santé mentale ou de dépendance, mais aussi pour du support à la suite d’une mort accidentelle, suicide ou autre. C’est très varié », explique la travailleuse sociale, Annie-Pier Castonguay.
Le duo patrouilleur/travailleuse sociale s’assure de trouver les services adéquats aux personnes et surtout éviter qu’elles ne se retrouvent dans un contexte de judiciarisation.
« Notre façon d’aborder la situation permet à la personne d’être plus en confiance et accepter les solutions qu’on lui propose », ajoute l’autre travailleuse sociale, Annie Guèvremont.
Le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Saguenay-Lac-Saint-Jean (SLSJ), le Centre Mamik et la Sûreté du Québec (SQ) sont partenaires dans ce projet-pilote qui a été présenté à la presse mercredi.
Pour la communauté autochtone, il s’agit d’un service qui arrive à point alors qu’il y a une problématique de manque de logement et de personnes en situation d’itinérance. Déjà, l’équipe est bien outillée à mieux saisir leurs réalités. Comme, elle représente 10 % de la population de Roberval (1 010 personnes), les besoins des autochtones augmentent.
« L’équipe mixte d’intervention amène une nouvelle approche sécurisante pour les Premières Nations. Cette approche collaborative sur le terrain nous permet d’accompagner les policiers et les travailleurs sociaux tout au long de l’intervention. Le but est de réduire le nombre de personnes judiciarisées, car on retrouve une surpopulation en détention notamment chez les femmes», a commenté Mélanie Boivin, directrice générale, Centre Mamik.
« Pour la population autochtone, c’est une sécurisation culturelle. De plus, pour la clientèle vulnérable, ça nous permet d’intervenir directement sur le terrain, car cette clientèle ne serait normalement pas portée à consulter nos services par elle-même. Ça nous permet de leur offrir des services adaptés et également faire de la prévention », a ajouté Robin Simard, chargé de projet ÉMIPIC au CIUSSS
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