Éditorial - Richard Banford
Mine de rien, les électeurs du district 14 de l’arrondissement de La Baie pourront se rendre aux urnes dès dimanche prochain pour un vote par anticipation. Une élection pour élire un conseiller municipal en remplacement d’un démissionnaire. Mais elle n’est pas banale, ne serait-ce que par le nombre de candidats en lice et surtout parce qu’elle survient peu après l’élection générale de novembre dernier.
Le scrutin de novembre, en plus d’apporter beaucoup de changements autour de la table du conseil, a créé une surprise en portant à la mairie l’ex-conseillère et représentante du secteur de Shipshaw, Julie Dufour. L’arrivée de la nouvelle mairesse engendre des attentes qui se sont manifestées notamment dans l’arrondissement de La Baie par des critiques concernant le déménagement d’une garderie aux fins d’établir un espace de stationnement supplémentaire de même que le projet de la bibliothèque principale.
Le financement de la transformation de l’église Saint-Édouard où on songe toujours à aménager la bibliothèque ne fait pas l’unanimité parce qu’il est question d’une taxe de secteur qui s’ajouterait à la taxation municipale, une taxe supplémentaire touchant uniquement les contribuables du secteur. Et c’est précisément la démission du porteur de ce dossier au sein du conseil municipal de Saguenay, Éric Simard, qui provoque cette élection partielle pour les 5400 électeurs du district 14.
L’intérêt de cette élection vient aussi du fait qu’elle oppose des politiciens d’expérience à de nouveaux visages dans le domaine. De Ghislain Harvey et Francine Gobeil à Éden Tremblay, Jean Tremblay et Christian Joncas .
L’expérience contre le changement
Contrairement à ce que je laissais entendre dans une précédente chronique, Mme Éden Tremblay demeure dans le district 14, et est bien dans le quartier en question. En me promenant dans ce district, le plus populeux des trois, j’ai pris conscience que la candidate d’Unissons Saguenay était pas mal plus populaire que je le croyais. Il apparaît tout de même que Mme Tremblay est la moins connue des cinq candidats qui font la course.
Un autre candidat demeure aussi dans le district 14 et il a l’avantage d’être fort bien connu. Ghislain Harvey est sans doute le plus médiatisé des cinq aspirants au poste de conseiller en cause. Il a eu l’idée de joindre sa photo avec celle d’un géant des mers rappelant aux gens de La Baie le travail qu’il a accompli pour transformer radicalement le visage de ce site portuaire. L’ex-bras droit et chef de cabinet durant 20 ans du règne du maire Jean Tremblay part avec une bonne longueur d’avance, même si certains ont voulu pâlir son image parce qu’il a quitté avec un fonds de pension qui lui revenait comme à tout autre employé qui a cumulé 20 ans de service.
La notoriété un atout
Une autre candidate, Francyne Gobeil, est bien connue aussi pour avoir été associée de près à l’ex maire Jean Tremblay. Elle a également porté les couleurs libérales dans Chicoutimi à l’occasion de la campagne électorale provinciale de 2016. Mais c’est surtout son travail comme responsable des dons et subventions à la ville de Saguenay qui l’ont mis en contact avec la réalité des besoins des organismes et de leurs personnes bénévoles. Un travail où elle a surtout développé le goût de continuer à servir la population.
De même, Jean Tremblay, un policier de la SQ à la retraite, s’est fait connaître du public en alimentant les nombreux médias de la région de faits divers quotidiens. On pouvait le voir et l’entendre fréquemment autant à la télévision que dans les médias écrits. En politique, un personnage connu a beaucoup plus de chance de se faire élire qu’une personne qui est toujours demeurée dans l’ombre. Mais M. Tremblay, s’il est élu, va bien vite comprendre que les médias sont pas mal moins complaisants envers les politiciens qu’envers les livreurs de nouvelles.
Enfin, sorti du champ gauche, on retrouve Christian Joncas, surtout connu pour ses années de ses remontrances incessantes contre l’équipe de Jean Tremblay durant les vingt ans de pouvoir de l’ex-magistrat. Athlète accompli, M. Joncas a aussi été connu pour ses prises de positions en faveur du développement du Parc de la colline dans le secteur de Chicoutimi-Nord. Natif de Grande-Baie, Christian Joncas a également tâté de la politique sur la scène scolaire comme candidat en 2017 à la présidence de CS des rives du Saguenay, où il a connu la défaite. C’est aussi lui qui avait plaidé publiquement la réintégration de la directrice générale de la CS, Chantale Cyr deux ans plus tôt.
Le 92,5 FM reçoit les candidats
Tout au long de la semaine, à CKAJ, à chaque jour à l’émission "Le Retour du 92,5", à 17h, la station donnera l’occasion à ses auditeurs de mieux connaître le programme de chacun des candidats. Un tirage au sort a permis de déterminer l’ordre de passage des candidats durant les cinq prochains jours.
Et même s’il ne s’agit que d’une élection partielle pour choisir un membre du conseil de ville de Saguenay, ce scrutin prend une importance particulière parce qu’il oppose des représentants de la vieille garde à de nouveaux venus chez les représentants politiques. De là tout l’intérêt que cette course soulève et qui devrait se traduire par une participation citoyenne supérieure au faible 42% enregistré à l’occasion des élections générales de 2021. Du moins, faut-il le souhaiter.
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