
Une conférence a été organisée à la bibliothèque d’Alma la semaine dernière avec la présence de l’ethnologue Jérôme Pruneau dans le but de déceler et de mettre fin aux différentes manifestations de racisme dans notre société.
Grâce à l’aide financière du ministère de l’immigration et de la MRC de Lac-St-Jean Est, la bibliothèque d’Alma a pu inviter l’auteur, professeur et anthropologue Jérôme Pruneau à venir faire une présentation en lien avec son livre « Je suis raciste, mais je me soigne ».
Son livre, publié en 2024, est un moyen d’exposer aux lecteurs l’ampleur du racisme en passant par son origine jusqu’aux interactions subtiles qui y contribuent au quotidien sans que l’on en soit conscient.
Mais M. Pruneau souhaite pouvoir ouvrir le dialogue et les consciences sans que les gens doivent nécessairement se procurer son ouvrage. Pour ce faire, il organise donc plusieurs événements à travers le Québec, comme celui qui s’est déroulé à la bibliothèque d’Alma la semaine dernière.
« Faire vivre le livre à travers des conférences, ça va me permettre d’aller toucher encore plus de monde. Je prends la présentation du livre comme prétexte pour pouvoir sensibiliser encore et encore. Parce que si le livre existe, les gens ne l’ont pas nécessairement entre les mains, et c’est important », dit-il.
Des réactions multiples
Des gens de tous les horizons sont généralement présents lors des conférences. Jérôme Pruneau explique que trois profils distincts se dégagent chaque fois dans l’auditoire: la personne dans le déni et qui ne changera pas, la personne dans le déni avec une capacité de réflexion et d’écoute, et la personne qui vit du racisme sans parfois même s’en rendre compte.
« Il y a des personnes noires, par exemple, qui à la fin viennent me voir en disant, “moi je ne connaissais pas tout ça, je le vis et vous avez su mettre des mots dessus”. »
Quelques confrontations sont également survenues par le passé alors qu’on accusait le conférencier de faire l’apologie de la race noire.
« Je ne fais pas l’apologie de quoi que ce soit, j’essaie de rééquilibrer l’histoire. En tant que blanc, on parle toujours de nous, on est soi-disant normaux et représentés partout. Je veux simplement faire prendre conscience d’autres enjeux », explique-t-il.
À ses yeux, ce type de réaction fait également partie de l’aspect de la fragilité blanche, qu’il aborde d’ailleurs dans son livre et dans sa conférence. La fragilité blanche est un état émotionnel intense dans lequel se trouvent les personnes blanches lorsque certains de leurs comportements, qualifiés de racistes, sont critiqués. Des sentiments comme la peur, la colère, ou la culpabilité peuvent en découler.
Comment guérir
Afin que les participants ne repartent pas plus pessimistes qu’à leur arrivée, Jérôme Pruneau donne quatre règles de conduite à observer pour lutter contre le racisme.
Il est important de reconnaître ses privilèges, de s’auto-éduquer, d’écouter et de respecter l’autre, et ce, même lorsque la situation peut être complexe, comme lors d’un souper de famille, par exemple.
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