Les députés du Bloc québécois ont habilement développé ce réflexe d’opportunisme politique qui leur permet de saisir les occasions de se mettre sous les feux de la rampe. Au moment où la ministre québécoise des Affaires municipales et de l’Habitation et responsable de la région Andrée Laforest annonçait que la région serait dotée d’une zone d’innovation pour l’aluminium, les députés bloquistes s’empressaient de revendiquer la mise sur pied d’un observatoire sur l’aluminium.
Le concept des zones d’innovation s’inscrivait déjà dans le programme de la Coalition Avenir Québec dès son premier mandat en 2013. Ces zones où le gouvernement du Québec investit des centaines de millions sont des territoires géographiques où l’on regroupe des gens du milieu économique pour mettre en pratique la recherche et les innovations. Ainsi, la ministre Laforest désire regrouper les personnes concernées le 17 juin prochain afin de faire le point sur les recherches et innovations en cours.
Rien à voir avec l’observatoire
Ces zones d’innovations n’ont rien de comparables aux observatoires que l’on retrouve en milieux universitaires et qui servent avant tout à la collecte, l’analyse et la diffusion des données et des informations servant à mettre en valeur des projets du milieu. On se rappellera que l’ex-mairesse, Josée Néron, avait mis sur pied un observatoire sur l’habitation à Saguenay qui réunissait majoritairement des fonctionnaires de la ville de Saguenay. On n’en a plus entendu parler depuis.
Préalablement, la ministre Laforest avait elle aussi contribué à la mise en place d’un observatoire régional de recherche sur la forêt boréale à l’université du Québec à Chicoutimi. Cet observatoire regroupait les chercheurs et partenaires du milieu forestier. Ni l’un ni l’autre de ces observatoires ne faisait appel à des politiciens alors que les zones d’innovations rassemblent des acteurs de la recherche, de l’innovation, de l’industrie et de l’entrepreneuriat pour mettre en valeur les avantages concurrentiels des régions concernées.
Pas un lieu de confrontation
Les zones d’innovations ne se substituent pas au CRD de l’époque où les élus présents cherchaient avant tout à défendre leurs intérêts plutôt que de trouver des solutions concertées pour l’avancement du développement régional. Avant tout, elles ne doivent pas servir de lieu de débats politiques comme ceux qui planaient sur le Conseil Régional de Développement.
Toute cette effervescence autour de l’avenir des activités de Rio Tinto dans la région et au Québec origine de l’intervention d’ex-cadres de cette compagnie qui sonnaient l’alarme devant l’inertie apparente de la compagnie à vouloir contourner les ententes signées avec le gouvernement afin qu’elle puisse poursuivre l’exploitation des richesses naturelles du territoire. Il s’avère que des actions avaient déjà été entreprises par des leaders politiques dont la ministre Laforest.
Le dossier a refait surface cette semaine à la période de questions à l’Assemblée nationale. Le ministre de l’Économie et de l’Innovation, Pierre Fitzgibbon, qui revenait tout juste d’un voyage où il a rencontré le président de Rio Tinto, a répété que l’intention de Rio Tinto est de poursuivre le développement de l’aluminium carboneutre afin de répondre à la demande de ses clients. Le représentant de Rio Tinto a confirmé au ministre que des investissements majeurs étaient prévus au Québec. Et les avantages concurrentiels qu’offre la région représentent la meilleure garantie pour que la grande partie de ces travaux s’effectue chez nous.
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