À travers toute l’information véhiculée par nos représentants politiques à Saguenay, on peut d’ores et déjà déceler une divergence de stratégie inquiétante pour l’avenir du développement de cet immense territoire. Tellement vaste qu’on n’y compte pas moins de trois députés provinciaux et deux députés fédéraux.

La mairie, elle, représente les citoyens de tous les secteurs dans la ville de Saguenay. L’administration municipale dessert plus d’électeurs à Saguenay que chacun des trois députés dans leur circonscription respective.

Au service des électeurs

Quand la mairesse, Julie Dufour veut mettre sur la table un projet rassembleur pour toute la ville, elle doit tenir compte de l’intérêt des électeurs des trois arrondissements. Quand la députée de Chicoutimi, malgré son chapeau de ministre régionale, obtient des fonds de développement de son gouvernement, elle doit toujours garder à l’esprit qu’elle représente, de prime abord, les électeurs de l’arrondissement de Chicoutimi à qui elle doit son élection.

On ne peut, en politique, ignorer cette réalité. On retrouve là l’explication à ce qui ressemble de plus en plus à une profonde divergence de point de vue entre la mairesse et la députée, du moins en ce qui a trait au concept à mettre de l’avant pour le développement de Saguenay.

Complexe sportif

Par exemple, si l’on conçoit que certains établissements sportifs à Saguenay exigent à tout le moins d’être restaurés, le municipal et le provincial ne s’entendent ni sur le lieu ni sur les usages que devraient remplir le prochain projet. Curieusement, celui prôné par la ministre Laforest ressemble beaucoup à ce complexe sportif que l’ex-mairesse Néron situait au centre-ville de Chicoutimi.

Pour sa part, la mairesse Dufour, avec un projet beaucoup plus ambitieux, voudrait changer la vocation du centre Georges-Vézina en le gardant en place et en ajoutant de nouveaux établissements sportifs alloués à la clientèle du cégep et de l’université. Sauf que Mme Dufour n’a pas les moyens de ses ambitions, alors que la ministre dit pouvoir disposer des fonds nécessaires.

Le citoyen d’abord

Cette incompatibilité de visions contribue largement à la stagnation de croissance que connaît la ville et par extension toute la région. Faut-il rappeler que le citoyen a déjà donné son avis quant au projet de l’amphithéâtre sur la zone portuaire? Les citoyens de Saguenay préfèrent majoritairement l’actuel terrain du Centre Georges-Vézina.

Il ne s’agit que d’un exemple, mais cette divergence politique n’entraîne pas moins une paralysie du développement que les citoyens de Saguenay déplorent avec de plus en plus de véhémence. On ne peut certes pas leur donner tort.