Éditorial du 17 décembre 2023

S’il y a encore des citoyens qui en doutaient, le budget présenté mardi dernier nous en fournit la preuve. Les fonctionnaires ont repris le pouvoir à l’hôtel de ville de Saguenay et les contribuables vont en payer le prix.

Plus de cols bleus, plus de cols blancs, plus de policiers-pompiers et plus d’argent pour contribuer à la modernisation de la direction générale. Des dépenses supplémentaires de 42M$, dont la moitié pour de nouvelles ressources, mais une rationalisation des dépenses pour les organismes comme Promotion Saguenay, la zone portuaire et Diffusion Saguenay. Tout cela va coûter 5,78% de plus sur le compte de taxes sans compter les coûts des services qui ne subissent pas d’augmentation, mais qu’il faut quand même payer, comme les heures de glace par exemple.

Ajout de personnel

En plus de transformer les postes temporaires en postes permanents dans un souci de rétention, on ne comptera donc pas moins de 92 postes permanents, en plus de 26 nouveaux postes, dont cinq à la direction générale pour moderniser la structure organisationnelle. Les salaires et les charges sociales représentent à eux seuls la moitié des dépenses supplémentaires de l’année 2024.

On ne peut rien garantir, mais l’administration municipale croit que tous ces ajouts de ressources devraient contribuer à sauver des coûts au cours de la prochaine année. Les questions posées à la mairesse à ce sujet ont été transmises au directeur général, Gabriel Rioux, comme pour nous confirmer quel est celui qui mène à l’hôtel de ville.

Rationalisation interne

Avant 2017, le budget de promotion Saguenay approchait les 13 M$. Depuis cinq ans, il est gelé à 5M$. On peut se questionner à savoir si ce genre de rationalisation interne n’a pas contribué à la stagnation du développement économique au cours des dernières années à Saguenay.

La mairesse, Julie Dufour, l’a confirmé encore cette semaine, Saguenay attend des nouvelles de Québec pour meubler le parc industrialo-portuaire de Grande Anse. Tous les espoirs sont entre les mains du gouvernement provincial qui, Dieu merci, nous garantit des kilowattheures pour les projets de la région.

Promotion Saguenay ne soumet plus de projets; on se fie à la bonne volonté du gouvernement du Québec pour attirer des entreprises dans la région.

Dette incontrôlée

On a pu le voir venir avec l’annonce du plan triennal, il fallait s’attendre encore une fois à une augmentation importante de la dette. On emprunte 73,8M$ pendant les trois prochaines années pour entretenir les infrastructures, ce qui gonfle la dette et bien sûr le montant du service de la dette. Mais les élus siégeant autour de la table du conseil, hormis Marc Bouchard et Serge Gaudreault, ne semblent pas s’en soucier. Peut-on les blâmer, avec des salaires (entre 70 000$ et 80 000$) parmi les plus élevés de la province pour du travail à temps partiel, on préfère se fier à la direction générale qui désormais a les coudées franches.

Dans une seule année financière, la dette augmente de 114 M$, ce qui ne s’est jamais vu. Le compte de taxes a augmenté de 12,03% en trois ans et rien dans ce dernier budget n’indique que ça va s’arrêter. C’est aussi l’avis du représentant de l’ERD, Marc Bouchard, qui se dit prêt à diminuer son budget de cabinet de 5% si la mairesse promet d’en faire autant. En attendant, le contribuable devra payer.