Tout comme à chaque fin d’année, la ville de Saguenay doit présenter son budget pour la prochaine année. C’est l’occasion pour le contribuable de savoir entre autres combien il devra débourser pour payer les taxes de sa propriété.
L’administration de la mairesse, Julie Dufour, nous a prévenu par la voie de son responsable du comité des finances, le conseiller Michel Potvin, que ce ne sera certes pas un gel comme l’an dernier. Est-ce qu’on nous prépare au pire pour nous annoncer le meilleur ou devrons-nous réellement fouiller au fond de nos poches comme le laisse entendre les propos ambivalents de la mairesse et de son grand financier?
Pendant que nous sommes préoccupés par cette expectative, on occulte les vraies questions : est-ce que la situation désastreuse des finances qu’on nous présente résulte uniquement de la période inflationniste que nous traversons? L’inflation touche toutes les villes, non?
Est-ce que nos administrateurs municipaux ont soumis leurs dépenses à une analyse approfondie pour y faire face? Les postes budgétaires explosent sans réaction significatives des administrateurs.
Dépenses inutiles
À commencer par le haut de la pyramide. Pour des raisons qui demeurent nébuleuses, l’administration Dufour décide d’embaucher un nouveau directeur général même si celui en place conserve son job jusqu’à l’an prochain. On parle ici d’un salaire d’au moins 220 000$ supplémentaire, excluant les avantages sociaux.
D’abord, pourquoi personne parmi les conseillers n’a posé la question à savoir si cette embauche d’un second dg avait son pareil au Québec?. Rien non plus n’a transpiré sur la légalité de cette curieuse démarche.
Et puis, comme pour faire disparaître cette tare des livres de la ville, on transfère
le dg en poste vers les bureaux de Promotion Saguenay. On n’a jamais su à quel titre exactement, mais avec tous ses avantages sociaux et, bien sûr, avec plein salaire. Rappelons que la mairesse Dufour, quelques semaines auparavant, confirmait la nomination de la nouvelle directrice générale à Promotion Saguenay, Mme Priscilla Nemey. On peut sans doute s’interroger sur la nature du poste qu’occupera l’ex-dg de la ville chez Promotion Saguenay.
Peu d’économie
Malgré les signaux manifestes d’une inflation à venir, on n’a jamais senti que l’administration visait à économiser pour parer à la situation. Au contraire, le parc automobile s’est enrichi tout au long de l’année de véhicules neufs, on nous a annoncé des coupures chez les entrepreneurs privés pour le déneigement, mais en même temps, l’embauche d’une cinquantaine de nouveaux employés à temps partiel avec les avantages sociaux qui s’y rattachent. Tandis que les entreprises touchées perdent leurs contrats, elles sont en plus désormais privées d’une main d’œuvre expérimentée qui leur doit leur formation.
On le sait, la rémunération des employés prend la plus large part du budget des dépenses à Saguenay et le reste va en bonne partie au service de la dette. Et le nombre d’employés ne cesse d’augmenter depuis 2017. Le budget qui vogue allègrement vers les 375 millions$ (près de 100 millions de plus qu’en 2014) ne semble pas souffrir de coupures majeures et deviendra de plus en plus difficile à équilibrer avec les dépenses supplémentaires qu’impose l’inflation.
Cadeau de Grec
Même si les exemples des postes budgétaires susceptibles de subir des coupures ponctuelles ne manquent pas, on n’a jamais vu d’intervention majeure au cours des dernières années dans ce domaine. Pire, pour son premier budget l’an dernier, la mairesse annonçait un gel de taxes malgré la pandémie battant son plein et que tout annonçait des bouleversements économiques sans précédent. Les payeurs de taxes vont très vite se rendre compte que le cadeau de Noël, accordé l’an dernier par la nouvelle mairesse aux contribuables, n’était nul autre qu’un cadeau emprisonné.
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