Au moment où les démocrates mettaient beaucoup de pression pour pousser le président américain, Joe Biden, vers la sortie, je terminais l’un des livres les plus fascinants de ma carrière journalistique, ‘’The Truths we hold’’ Nos vérités (Mon rêve américain) de 2019. Une autobiographie de la sénatrice, Kamala Harris, désormais pressentie pour affronter, Donald Trump, à la présidence du plus puissant pays du monde.
En abordant ce livre de plus de 300 pages, et d’une vingtaine en photos, je croyais plonger dans l’univers des ‘’super egos’’en mal de reconnaissance. J’ai plutôt rencontré une super héroïne qui donne tout le crédit de ses super pouvoirs à ses proches et à son entourage. Elle n’a pas froid aux yeux et se confie sans retenue notamment en ce qui concerne son prochain adversaire, Donal Trump, qu’elle ne porte pas dans son cœur. Et si l’on s’en tient aux expériences acquises par la nouvelle et toute première vice-présidente afro-américaine et asio-américaine, Son adversaire et populiste de droite n’a qu’à bien se tenir.
Socialiste capitaliste
Pourtant, Kamala Harris a vu sa cote de popularité tomber quelques mois seulement après sa nomination à la vice-présidence. Mais que s’est-il donc passé? C’est que les prises de position de cette sénatrice démocrate en faveur des migrants illégaux, ses batailles contre les lobbys pharmaceutiques, et ceux des armes à feu de même que celle touchant le droit à l’avortement ont ouvert la porte aux attaques cinglantes des adversaires républicains et refroidi l’ardeur des appuis de certains sénateurs démocrates plus conservateurs que progressistes.
Par la suite, en début de mandat, on lui a imposé la discrétion, mais le rappel du succès qu’elle a connu tout au long de son parcours professionnel a convaincu ses pairs qu’elle cochait toutes les cases pour pouvoir battre le candidat Trump. Et depuis que le président Biden l’a désignée pour le remplacer pour à la course à la présidence et malgré l’acharnement du candidat Trump à l’attaquer sur tous les fronts, sa cote n’a cessé de grimper jusqu’à dépasser celle de son adversaire dans les derniers sondages.
Travail de terrain
Kamala Harris n’a pas établi sa popularité que sur des actions politiques. Sa perspicacité dans la conduite de ses dossiers et ses suivis devraient servir d’exemple à nos politiciens plus habiles à trouver des excuses qu’à s’exécuter. En voici un parmi des dizaines que l’on retrouve dans son livre.
Lorsqu’elle était procureure générale, elle s’est attaquée au Corinthian Colleges, qui avait escroqué plusieurs de ses étudiants. La procureure générale et son équipe ont débattu la cause des étudiants et ont remporté le procès. Mais, Kamala n’allait pas s’arrêter là.
Comme on le constate souvent dans le domaine de la fonction publique, les procédures pour les étudiants pour récupérer leur investissement étaient très compliquées. La plupart des étudiants, écrit Mme Harris, ignoraient comment répondre à toutes les exigences inscrites dans les formulaires.
Il fallait les aider à trouver leur chemin dans ce dédale administratif. Le bureau de la procureure a créé un site web exclusivement pour permettre aux étudiants de remporter ce ‘’parcours des combattants’’. Pendant qu’on développait le site, Mme Harris a pris la souris en main pour tester elle-même la procédure. Elle se disait que si elle ne comprenait pas, comment les étudiants vont-ils faire ?
Alors toute l’équipe se remettait au travail pour rendre l’interface et leurs explications moins fastidieuses. On a fini par trouver un outil simplifié qui a bien servi les étudiants floués par l’institution.
Le cheminement de la vice-présidente américaine est parsemé d’exemples de ce genre. Des actions concrètes que beaucoup de procureurs avant elle trouvaient dérisoires ou trop encombrantes. Ses profondes valeurs familiales basées sur la rigueur et le dévouement n’ont pas toujours été partagées au sein de la machine administrative, mais rien ne pouvait freiner son ardeur à défendre ses semblables et particulièrement, les plus démunis.
L’espace me manque pour rendre justice à tout ce que cette brillante politicienne au style effacé cache d’accomplissements pour obtenir une reconnaissance qu’aucune femme avant elle n’avait atteinte chez nos voisins du Sud. C’est pourquoi je compte bien y revenir dans votre prochaine édition du Journal Radio du 92,5 et du Réveil.
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