Il n’y a pas que l’usage de la drogue du viol qui augmente dans la région. Les ressources pour femmes du Saguenay-Lac-Saint-Jean notent une forte hausse des demandes pour les services d'accompagnement et d’hébergement. On manque même de place à certains endroits pour héberger les femmes et leurs enfants qui sont victimes de violence conjugale.
Ces organismes communautaires doivent faire face à ces besoins grandissants dans un contexte économique difficile. Le nombre de femmes en situation précaire a explosé. Si la pandémie a, pour des raisons évidentes, ralenti le nombre de demandes pour l’hébergement, la hausse grandissante pour les demandes de services de l’après-pandémie a exercé une pression considérable sur les établissements pour femmes.
« C’est une évidence que les demandes ont augmenté depuis la pandémie. On le voit au quotidien avec le nombre d’appels et de demandes d’hébergement que nous recevons. Nous avons maintenant une liste d’attente pour de l’accompagnement externe, chose que nous n’avions pas auparavant. Toutefois, nous ne laissons aucune femme sans services et nous assurons un suivi régulier », lance Annie Laviolette, directrice générale de La Chambrée à Saguenay. Même son de cloche du côté du Roberval. L’Auberge de l’Amitié a vu son nombre de demandes augmenter dans la dernière année.
« Pendant la pandémie, nous avons observé une diminution des demandes en hébergement. Cette année, on recommence à voir une augmentation des demandes au niveau de nos services externes. On reçoit parfois des demandes de références et nous ne sommes pas toujours en mesure de les accueillir dans le moment même », indique pour sa part Élisabeth Villeneuve, directrice adjointe de l’Auberge de l’Amitié.
Financement
Les centres de femmes dépendent exclusivement du financement gouvernemental et du soutien de la communauté. Même si pour l’instant la situation n’est pas critique, le contexte d’inflation jumelé aux besoins croissants ne facilite pas le quotidien des administrateurs et des équipes d’intervenants.
« Je ne peux pas parler pour les autres, mais c’est certain que nous sommes des organismes communautaires. Nos budgets sont extrêmement serrés. Nous faisons affaire avec d’autres organismes pour la nourriture, entre autres. Nous ne pourrions pas non plus survivre sans les dons de la communauté. C’est certain que nous aimerions avoir plus de financement pour offrir de meilleures conditions à nos intervenants », mentionne Annie Laviolette.
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