
Plongée dans un gouffre financier causé par sa transformation numérique, la SAAQ n’aura peut-être pas droit au secours espéré. Québec envisage plutôt d’utiliser les surplus du Fonds d’assurance automobile — conçu pour indemniser les victimes de la route — afin de financer des projets « d’utilité publique ». Une décision qui soulève déjà l’inquiétude.
Alors que la SAAQ est au bord du gouffre financier, avec un déficit qui approche le milliard, Québec envisage d’utiliser les surplus du Fonds d’assurance automobile. Pas pour renflouer la Société, mais pour financer des projets dits « d’utilité publique ».
Depuis quatre ans, ce fonds a permis de réduire le coût des permis de conduire, avec des remises totalisant 600 millions $ en 2024 seulement. Pourtant, il contient toujours un excédent non affecté de 3,8 milliards de dollars.
Or, devant la commission Gallant, l’ancien directeur de la vérification interne de la SAAQ, Daniel Pelletier, a révélé que le conseil d’administration aurait sérieusement envisagé d’y puiser pour compenser les coûts du virage numérique SAAQclic, qui a fait exploser les frais d’administration. Des retraits pourraient être autorisés dès 2026 par les auditeurs externes, incluant le Vérificateur général.
La ministre des Transports, Geneviève Guilbault, assure que ces fonds ne serviront pas à éponger le déficit de la SAAQ, mais reconnaît réfléchir à un élargissement de leur usage pour financer des projets liés à la sécurité routière, ou d’autres initiatives publiques.
Un débat qui refait surface alors que Québec, lui-même en déficit de 13,6 milliards $, doit multiplier les compressions dans plusieurs secteurs.
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