Une fausseté, un mensonge répété ad nauseam, même s’il défie la réalité, devient une vérité généralement assumée. Un autre exemple nous a été fourni à l’occasion de la récente séance du conseil de ville de Saguenay.
Ceux qui ont eu la patience d’y assister ou de la regarder jusqu’à la fin en restant éveillés ont encore assisté aux élucubrations d’un membre fondateur et premier président de l’Équipe du renouveau démocratique, Jacques Pelletier, qui a fait élire l’ex-mairesse, Josée Néron. Son bilan des réalisations depuis les 20 dernières années conclut à un échec total à faire évoluer la ville de Saguenay de la part des administrations successives.
Rien de bon à Saguenay
Devant des conseillers qui semblaient plus enclins à relire leurs notes qu’à l’écouter, Jacques Pelletier a fait l’énumération de tous les échecs subis par les conseils de ville successifs depuis 20 ans. Il a répété à plusieurs reprises qu’il ne se passe rien d’intéressant à Saguenay, que c’est la stagnation. Selon lui, les bateaux de croisières à La Baie, c’est un puits de dépenses sans fond. Puis encore, Promotion Saguenay est un service inutile qui ne sert les intérêts de personne. Et si les conseillers montrent de la bonne volonté, ils demeurent impuissants à développer leur ville. Bref, tous les élus passent à la planche à laver.
Accord tacite des conseillers
L’ex-président de l’ERD et membre actif du Mouvement Chicoutimi va encore plus loin. Il demande ni plus ni moins l’intervention gouvernementale. Selon lui, on devrait demander la mise sous tutelle de la ville de Saguenay.
On aurait pu croire à une réaction quelconque des membres du conseil. Au contraire, la mairesse, Julie Dufour, a remercié l’intervenant. Pire, la conseillère Mireille Jean l’a félicité pour sa vision futuriste et, comme si ce n’était pas suffisant, le conseiller Michel Potvin l’a invité à rencontrer la comptable de la ville pour lui expliquer les subtilités de l’administration municipale.
Attitude débonnaire
II faut l’avoir vu pour le croire, personne n’a apporté de nuances, tout est beau, on passe à autre chose. Pas un mot sur la fin de 2022 où on nous a annoncé une augmentation du taux de taxe d’au-delà de 5%. Pas un mot non plus sur la suspension de la greffière, pas plus que sur l’embauche de cadres pour occuper des postes déjà remplis, comme ceux de DG ou de DGA ou encore à Promotion Saguenay.
Et pour l’aménagement de la zone portuaire, on attend toujours le rapport d’experts embauchés pour en définir la vocation, tout comme pour celle de la bibliothèque de La Baie.
Cette attitude débonnaire, qui guide les membres de l’administration municipale et le mythe que véhiculent les Jacques Pelletier de notre paysage politique, expliquent dans une large part la léthargie assumée que connaît le développement à Saguenay. Le pire, c’est que personne ne semble vouloir briser ce mur d’indifférence, si ce n’est qu’en rejetant la faute sur le passé.
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