Le fait que nous n’ayons pas connu de Noël tout à fait blanc a-t-il quelque chose à voir avec le réchauffement climatique? Le 92,5 a questionné deux intervenants dont les opinions sont aux antipodes l’une de l’autre. Le codirecteur de la chaire en éco-conseil de l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC), Claude Villeneuve, ainsi que le sismologue Reynald Du Berger, ont accepté de donner leurs théories sur la question.
Claude Villeneuve est catégorique: le réchauffement climatique est en cause. « Il y a un réchauffement climatique qui est très clair et documenté. Dans les cinquante dernières années on a gagné un degré de plus. Et pour les trente prochaines années, la température haussera d’un degré…aux dix ans. Il y a aussi des événements qui sont inhabituels et qui sont plus violents que ceux auxquels on pouvait s’attendre autrefois ».
Mémoire courte
Le scientifique parle aussi de « mémoire courte », citant le jour de Noël en 2020. « Ce que nous avons vécu à Noël ne peut être considéré comme du jamais vu. Il y a trois ans nous avions eu 16 degrés Celsius. Et comme nous ne pouvions recevoir dans les maisons en raison de la pandémie, certains se réunissaient en faisant des partys de Noël, loin des regards…sous leur abri Tempo! »
Reynald Du Berger est d’accord sur ce point. « Notre fenêtre d’observation est trop courte, elle est à l’échelle humaine, alors que la Terre, elle, est à l’échelle géologique. Mais cette fenêtre (ou les statistiques) ne démontrent pas hors de tout doute des tendances vers un réchauffement de la planète ». Le sismologue écarte donc carrément la thèse du réchauffement climatique, lui qui est aussi connu pour ses positions sur les changements climatiques, étant membre du « Collectif des climato-réalistes ».
Prévu
Claude Villeneuve rappelle que ses travaux effectués à partir de 1990 sur le réchauffement climatique faisaient déjà état des bouleversements à prévoir. « J’ai eu plus que raison. Mais je me suis dit qu’ils ne m’ont pas cru dans le temps, je ne sais donc pas s’ils vont me croire aujourd’hui »
Reynald Du Berger croit pour sa part qu’étant donné la « presqu’absence d’un Noël blanc », les gens ont cherché un coupable. « Et ce coupable, c’est le dérèglement climatique. Mais ce n’est pas scientifique. C’est la Nature, ce n’est pas l’être humain qui est responsable, et ce sont encore moins les gaz à effets de serre qui sont en cause. On a une foutue manie d’accuser l’être humain de détruire la Terre alors que, dans les faits, c’est la Terre qui détruit l’homme avec ses tremblements de terre et ses éruptions volcaniques. La Terre est pas mal plus forte que l’être humain ».
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