
Alors même que le rapport de la Commission spéciale sur les impacts des écrans et des réseaux sociaux sur la santé et le développement des jeunes vient d’être déposé, l’Association pour la santé publique du Québec (ASPQ) dévoile une nouvelle étude de cas pour lever le voile sur l’influence préoccupante du réseau social TikTok dans la promotion de la minceur à tout prix.
Au Québec, près d’un élève sur deux au secondaire souhaite être plus mince, une pression qui touche 49 % des filles et 27 % des garçons. Résultat : un quart d’entre eux tente de perdre du poids, parfois par des moyens dangereux comme sauter des repas, jeûner ou même commencer à fumer. Marie-Jeanne Rossier-Bisaillon, nutritionniste et chargée de dossiers à l’ASPQ, estime que les réseaux sociaux peuvent aussi renforcer la grossophobie (les préjugés négatifs envers les personnes en surpoids ou obèses), propager de la désinformation et banaliser des méthodes dangereuses de perte de poids.
TikTok regorge également de contenus motivationnels dégradants, des régimes restrictifs ainsi que de filtres minceur. L’ASPQ et son Collectif Vital appellent d’ailleurs à un encadrement plus rigoureux des géants du numérique. Géna Casu, chargée de dossiers au Collectif Vital, une initiative de l’ASPQ, croit que dès septembre prochain, le gouvernement du Québec doit s’engager à mettre en œuvre les recommandations de la commission. « Le bien-être des jeunes doit passer avant les intérêts commerciaux des géants du Web », conclut-elle.
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