
(Une analyse de Richard Banford)
Malgré tout ce que l’on entend à propos du harcèlement, de l’intimidation et des menaces dont seraient victimes les élus municipaux, on compte quand même six candidats aux élections municipales de Saguenay le 2 novembre prochain. Du nombre, pas moins de quatre femmes, dont la mairesse sortante Julie Dufour, et un « défusionniste » en Jacques Pelletier
Et l’ex-ministre Andrée Laforest, politicienne caquiste à l’origine de l’adoption par l’Assemblée nationale de cette loi 57 visant à protéger les élus municipaux contre toute forme de dévalorisation publique.
Une mesure réclamée par la mairesse sortante, Julie Dufour, qui n’en sera pas moins de la course cette année. Ce paradoxe à lui seul nous laisse songeurs, d’autant plus qu’il révèle d’autres coïncidences, comme celle où deux ex-députées se disputent le siège de maire d’une municipalité. L’ex-député péquiste, Mireille Jean et l’ex-ministre caquiste, Laforest, qui se sont déjà affronté sur la scène provincial, s’engagent dans une autre course où on ne se fera pas de cadeaux.
Chercher la faille
Ça prend une bonne dose de courage pour accepter ce que ces aspirants vont devoir affronter au cours de la prochaine campagne électorale qui sera officiellement déclenchée le 19 septembre. On va fouiller dans le passé des candidats et même de leurs proches pour trouver la faille et chercher des squelettes dans le placard.
La candidate vedette de cette élection à la mairie, l’ex-ministre Laforest, s’avérera la cible principale des autres candidates et candidats. Avec les intentions de votes qui lui étaient favorables à 30% contre 9% pour son plus proche adversaire Luc Boivin (dans un sondage Segma pour le 92,5 en 2024), il faut s’attendre à ce que les attaques la concernent davantage que tous les autres candidats au profit, entre autres, de Luc Boivin.
Le lièvre et la tortue
On l’a vu dans différents dossiers, dont celui de l’amphithéâtre sportif, l’ex-ministre ne semble pas porter la mairesse sortante dans son cœur et, avec les commentaires de Julie Dufour à l’annonce des visées de l’ex-ministre pour la mairie, on peut croire que c’est réciproque.
Cette rivalité risque de jeter de l’ombre sur la campagne des autres candidats qui devront choisir leur camp dans cette bataille.
Bien sûr, l’ex-DG de la fromagerie Boivin Luc Boivin qui croyait avec justesse - avant l’arrivée d’Andrée Laforest dans le décor- entreprendre cette campagne comme une balade dans le parc, sera l’autre candidat particulièrement visé par les concurrents.
D’autant que comme la conseillère Mireille Jean, Boivin connaît bien l’appareil administratif municipal et ils pourront mettre à profit cet avantage dans le débat public comme il ne manquera pas de s’en tenir dans les prochaines semaines.
Et on devra aussi surveiller l’effet de la campagne de la cheffe de l’ERD Christine Basque, sur le terrain depuis des mois, accueillant de solides candidatures dans son équipe. Basque sera-t-elle la tortue qui finit par vaincre le lièvre dans cette course qui cache aussi une lutte entre une caquiste et une péquiste?
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