En 2021, le gouvernement rejetait le projet de gaz naturel liquéfié à Saguenay, en 2022 celui d’Agriméthane Saguenay à Laterrière, mais la filière n’est pas fermée pour autant et on va en entendre parler de nouveau en 2023 et cette fois, pour un aboutissement de projets aux résultats significatifs. Parce que l’énergie, surtout si elle est renouvelable, ne pourra pas disparaître de notre réalité quotidienne avant très longtemps.
On parlera ainsi de gaz naturel renouvelable (GNR) produit à partir d’usine de biométhanisation comme celle que le consortium Agriméthane veut construire à Saguenay. Ces usines utilisent des technologies qui permettent de traiter les résidus agricoles pour en soutirer le méthane puis le reformer pour produire du gaz afin de chauffer, éclairer nos habitations ou alimenter les véhicules.
Lutte contre les changements climatiques
La principale qualité du GNR est de réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre (GES). Par exemple, une usine de 2,9 millions de mètres cubes de GNR comme veut construire Agriméthane permettrait de réduire de 7500 tonnes de GES par an, l’équivalent de 2000 voitures converties de l’essence à l’électricité.
L’entrée récente d’Énergir, principale entreprise de distribution de gaz naturel au Québec, dans la course à la lutte contre les changements climatiques donne le ton à l’avenir du gaz naturel pour les prochaines années. Pour ce faire, Energir devient partenaire du géant danois de la biométhanisation Nature Energy, récemment acheté par Shell.
Construction de méga-usines
Selon le Devoir, l’entente entre les nouveaux partenaires devrait mener à la construction de 10 méga-usines totalisant un investissement d’un milliard$ afin de produire 200 millions de mètres cubes de GNR annuellement. Ces usines doivent être construites dans des régions à forte densité du potentiel agricole. Ce projet commun réduirait la quantité de CO2 annuellement rejeté de 400 000 tonnes.
Une telle usine construite à Saguenay pourrait produire 20 millions de mètres cubes annuellement soit l’équivalent de ce qui est nécessaire pour chauffer 15 000 résidences.
Secrets bien cachés
D’autres indicatifs militent en faveur du retour aux projets de gaz naturel. La récente intervention du PDG de l’association de l’Énergie du Québec, Éric Tétrault, au micro du 95,5 FM est révélatrice à ce sujet. Il soutient que des pourparlers sont en cours avec le gouvernement du Québec pour un gros projet au Saguenay d’usine de fabrication de gaz naturel liquéfié (GNL). Une déclaration étonnante compte tenu que le ministre de l’Économie et de l’Innovation, Pierre Fitzgibbon, réitérait à la fin de l’été que le projet GNL à Saguenay était bel et bien mort.
Mais la déclaration d’un autre intervenant important de notre milieu, le préfet de la MRC du Fjord du Saguenay, le maire de Bégin, Gérald Savard, nous met aussi la puce à l’oreille. Dans le Réveil du mois de novembre, il affirme que ce sera difficile d’ignorer le gaz naturel comme solution d’avenir.
M. Savard n’aurait jamais avancé de tels propos d’il n’avait pas eu d’informations de source sûre de la part de contacts bien branchés. Et ses 25 ans à côtoyer les personnages politiques de toutes les couleurs l’autorise à voir avec enthousiasme l’avenir de la production de gaz naturel dans notre région.
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