
Pas grand-chose à retenir du spectacle soporifique qui se voulait un débat présenté par la Chambre de commerce et d’industrie Saguenay-Le Fjord, le mercredi 8 octobre dernier. Cependant, l’exercice a permis de mettre en lumière les questionnements des gens d’affaires de la ville de Saguenay. Ce sont d’ailleurs les inquiétudes de ce monde des affaires qui ont suggéré les questions posées aux candidats et candidates à la mairie de Saguenay.
Ces questions, toutes aussi importantes que justifiées, n’ont reçu que des réponses évasives qui n’ont rien de rassurant pour les bâtisseurs aux prises avec les problèmes de zonage, de permis, d’espace, de climat et de durée. Les deux hommes dans la place, Luc Boivin et Jacques Pelletier, ont cependant apporté des réponses plus pragmatiques, quoiqu’un peu trop techniques, particulièrement du côté du deuxième, qui souhaite une polarisation régionale pour ouvrir la voie aux grands projets pour la région.
La route du parc
La suggestion du candidat négligé dans cette course à la mairie de Saguenay n’en a pas moins été reprise sous une autre forme par le candidat second dans les sondages, Luc Boivin. Il a ramené l’exemple de la route à quatre voies dans la réserve faunique des Laurentides pour démontrer comment une population mobilisée derrière un projet d’ampleur peut parvenir à convaincre tous les niveaux de gouvernements pour réussir à réaliser un projet utile et rentable pour la prospérité de la région.
L'évocation de cet exemple concret dans les échanges entre candidats et candidates à l’occasion de ce rassemblement électoral m’a suggéré de reprendre en mains l’un des livres les plus intéressants sur l’histoire du Saguenay-Lac-Saint-Jean, celui de Russell-Aurore Bouchard regroupant les chroniques d’histoire de la région.
La politique d’abord
Russell-Aurore Bouchard relate habilement comment nous sommes parvenus à rassembler toute une population autour d’un projet, souvent en ramassant de pots cassés par des divisions historiques, entre autres, celle entre le Saguenay et le Lac-Saint-Jean. Mais surtout, elle nous apprend que sans l’unité politique, celle des cœurs reste utopique.
D’abord, l’élément déclencheur, en provenance de Jonquière, confirme l’unité entre les élus municipaux de Jonquière et de ceux de Chicoutimi (oui, oui, vous avez bien lu). En 1988, le conseiller jonquiérois Raymond Gagnon se joint à la conseillère chicoutimienne Marina Larouche, pour occuper la co-présidence d’Accès-Bleuets.
Puis, un peu plus tard, on assiste à la naissance de l’unification des partis politiques. Marina Larouche déchire sa carte péquiste, alors que le député conservateur, André Harvey, traverse la Chambre des communes pour rejoindre les libéraux au pouvoir.
Le reste vous est livré sans complaisance dans les ‘’Chroniques d’histoire du Saguenay-Lac-Saint-Jean’’ de Bouchard, qui fouille dans tous les recoins pour trouver ces anecdotes savoureuses dont seront assujettis aussi nos futurs représentants municipaux à Saguenay. Comme quoi, mieux connaître notre passé peut nous fournir des réponses pour des projets à venir.
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