Depuis le temps que le conseiller, Serge Gaudreault, demande à la mairesse, Julie Dufour, les détails des frais d’avocats engagés dans certains dossiers liés aux affaires municipales de Saguenay, il aura fallu y aller par la bande pour avoir une partie de la réponse. Radio-Canada, en vertu de la loi de l’accès à l’information, a appris que depuis deux ans, la ville a payé près de 500 000 $ en frais d’avocats, juste pour le congédiement du dg de la STS. La majorité de cette somme a servi à payer les honoraires de la firme d’avocats créée à Saguenay peu de temps après l’arrivée au pouvoir de Mme Dufour à la mairie.
La journaliste Myriam Gauthier de RC précise que les frais déboursés depuis le congédiement de l’ex-directeur général, Jean-Luc Roberge, en mai 2022, ont coûté 490 000 $ à la ville. Et les contribuables peuvent s’attendre à ce que les coûts totaux de la facture grimpent encore d’ici à ce qu’un jugement soit rendu dans cette affaire.
Décision onéreuse
Si Jean-Luc Roberge a tout à fait le droit de contester, son congédiement, la STS, n’a pas le choix non plus de se justifier. Mais c’est tout de même la ville qui paiera la facture.
On aurait pu décider de procéder comme l’a fait Saguenay, il y a deux ans, en tassant son directeur général pour le remplacer par un autre. Alors, on a tabletté le premier chez Promotion Saguenay pour embaucher, l’ex-directeur général congédié de la MRC de Drummondville. Durant deux ans, la ville a payé deux salaires de directeur général d’au-delà de 200 000 $ chacun sans compter que le dg sortant revendiquait aussi une indemnité de départ. Il s’agit, ici encore, de plus de 500 000 $ pour cette décision approuvée par la majorité des membres du conseil, ce qui revient, somme toute, aussi cher qu’une poursuite devant les tribunaux.
Et ce n’est pas fini
Et il faudra bientôt retourner devant le Tribunal du Travail parce que l’ex-greffière et directrice des affaires juridiques, Caroline Dion, conteste elle aussi, son congédiement, signifié en décembre 2022. On ne connaît pas encore la date du début de cet autre procès, mais on ne peut douter qu’il y aura des coûts significatifs pour la ville en fin de compte. Mme Dion, incidemment, sera représentée par le même procureur qui s’est désisté dans l’affaire du congédiement de Jean-Luc Roberge, me René Delorme.
Modernisation
On ne peut oublier toutes les dépenses inhérentes à la modernisation de la direction générale annoncées en grande pompe au début de juillet dernier. On a prévu quelque 1 300 000 $ de plus au budget de la direction générale à cette fin.
Mais, quand on observe de plus près la situation, on se rend compte qu’on a ajouté 92 postes permanents. En fait, 88 employés temporaires sont devenus permanents. Ce qui impactera considérablement la réserve pour les fonds de pension de ces nouveaux employés à temps plein. Toutes ces sommes supplémentaires constituent près de 50% de l’augmentation de 42 millions $ des dépenses qu’on a budgété pour 2024. Des charges qui, rappelons-le, sont passées de 68,3 M$ en 2023 à 142 M$ pour l’année qui s’achève.
Impacts sur le compte de taxes
Pour compenser l’augmentation des dépenses du service de l’administration, on a coupé 2 millions $ dans le poste budgétaire du logement social et autant dans celui des mises à niveau des infrastructures. Deux secteurs de l’économie que les citoyens, à travers les sondages, exigent de prioriser.
Selon le responsable des finances à la table du conseil de ville, Michel Potvin, on pourrait compter sur une réserve de 20 M$. Mais il n’a jamais expliqué publiquement d’où vient cette réserve qu’on puisera forcément dans les revenus de taxes des citoyens où en gonflant la dette qui touchera bientôt les 700 millions $. Imaginez s’il fallait en plus payer les frais juridiques de la mairesse qui doit se défendre bientôt devant la Cour du Québec pour trois infractions signifiées par le directeur des élections du Québec?
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