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Les bouchers: de plus en plus rares en région

André Deschênes
4 octobre, 2023
Les semaines de chasse sont très occupées pour Bruno Tremblay, alors qu’il reçoit en moyenne 200 orignaux à débiter.

En pleine période de chasse, un constat revient. Le manque de relève dans le monde de la boucherie suscite la discussion. Les centres de débitage sont moins nombreux qu’il y a quelques années, et le marché peine à recruter de jeunes bouchers.   

« Recruter des jeunes dans le monde de la boucherie est de plus en plus difficile. Les bouchers d’aujourd’hui sont, pour la plupart, âgés de plus de 40 ans », constate le boucher Bruno Tremblay, propriétaire de son centre de débitage à Saint-Honoré depuis plus d’une vingtaine d’années. « Je me demande même, au rythme où vont les choses, si on sera encore en mesure de manger de la viande de bois dans quelques années? » 

Deux chambres froides, ce n'est pas de trop avec un carnet de commandes bien rempli. Et des empaquetages qui se succèdent les uns après les autres.

Intérêt?

« Le marché change, c’est un fait. Encore l’autre jour, j’entendais une annonce à la radio où un centre de formation professionnelle cherchait à recruter de jeunes bouchers et bouchères. On y donnait de gros incitatifs, entre autres avec des stages rémunérés et des emplois garantis. Ça donne l’impression qu’on a vraiment de la difficulté à recruter, que l’intérêt des jeunes envers la profession n’est plus aussi présent qu’il y a quelques années ».

Carnets remplis

Pas évident non plus de trouver un centre de débitage et de coupe de viande de libre quand on est prêt à faire débiter sa bête. Parce qu’ils sont désormais plus éparpillés sur le territoire. Et moins nombreux. « Pour ma part, des chasseurs me demandent encore si je peux leur réserver une place pour leur bête, au cas où ils tueraient. Je ne peux pas me permettre cette attente de « au cas où ». Ici ça fonctionne au premier arrivé premier servi, 24 heures à l’avance  ».

Reins solides

M. Tremblay concède que pour quelqu’un qui veut opérer son centre de débitage et/ou de coupe de viande, il faut être passionné…et fonceur. « Ça prend quelqu’un qui croit en ses capacités. Premièrement parce que pour opérer ce type de commerce, c’est sur quelques semaines à peine que ça dure, le temps de la chasse. Et pour démarrer le tout, ça prend de gros investissements, donc faut avoir les reins solides ». Bruno Tremblay s’estime chanceux, lui qui envisage de se retirer du métier dans deux ans. « Ma relève est assurée, j’ai eu des offres pour acheter ma boucherie ». Se retirera-t-il complètement de cette dernière? « Je vais venir les assister un peu dans les premiers temps », confiant craindre de s’ennuyer de son métier, lui qui est aussi maire de sa localité de Saint-Honoré, en plus d'opérer une ébénisterie.

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