La jeune baleine noire empêtrée durant plus de deux semaines dans un engin de pêche a été libérée par une équipe spécialisée du Nouveau-Brunswick hier, mais difficile de prédire si l’incident aura un impact sur son futur. Les empêtrements de ce type cause un stress à l'animal, mais celle-ci devrait bien s'en tirer, selon ses sauveteurs.
« Selon le chef d’équipe de la Campobello Whale Rescue Team (CWRT) Mackie Greene, quand ils l’ont dépêtrée, ils ont trouvé qu’elle avait un bon niveau d’énergie. Elle n’avait pas de blessures profondes et inquiétantes et ne semblait pas épuisée, donc le pronostic est bon, mais c’est l’avenir qui va nous le dire. » Il n’en est pas toujours ainsi, explique Robert Michaud, président et directeur scientifique du GREMM. « Desfois, ils laissent aller les animaux après une opération comme celle-là et ils se demandent s’ils vont les revoir vivants. L’impact de ses empêtrements est de léger à fatal selon la durée et si l’animal a été capable de s’alimenter, par exemple. »
Le baleineau a été repéré le 22 juin et libéré le 11 juillet. « On ne sait pas quand elle a attrapé les cordages et il lui reste une petite corde à la pectorale, mais on est confiant qu’elle s’en libère. Elle a un bon niveau d’énergie. Espérons que c’est une belle et longue histoire qui commence pour elle puisqu’elle a seulement un an et demi », ajoute Robert Michaud.
Il n’est pas exclu qu’elle se retrouve dans une situation similaire au courant de sa vie. « On sait que dans la vie , il peut y avoir plusieurs incidents. 85 % des baleines noires qu’on connaît ont déjà vécu un épisode et beaucoup en ont eu 5! Sa vie à elle commence avec un incident grave qui a été résolu grâce au travail de l’équipe. Mais continuons le combat, qui est celui d’éviter les collisions et les empêtrements », rappelle le spécialiste.
L’équipe de sauvetage ne devrait être que le « dernier recours ». «Là où il faut mettre notre énergie et notre ingéniosité, c’est à prévenir les empêtrements parce que même si on réussit à les libérer, ce n’est pas sans effet », insiste-t-il.
Apprendre à cohabiter avec les animaux doit être un objectif. « Les pêcheurs sont engagés dans la recherche de solution, mais il n’y a pas de solution miracle. Ce sera sol de compromis entre les besoins des pêcheurs et notre engagement à protéger ces animaux en vie de disparition. »
Très peu de baleines noires meurent de cause naturelle, rappelle Robert Michaud. « On est responsable de la disparition tranquille et silencieuse des baleines noires, mais chaque fois qu’on réduit les risques de collision ou d’empêtrement, en innovant avec de nouveaux gréements de pêche par exemple, on leur donne une chance, car elles vivent très longtemps, ces baleines-là! »
Souhaitons qu’il en soit de même pour celle qui a mobilisé l’attention dans les dernières semaines!
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