
Depuis 1949 dans la région, des personnes de différentes générations se rassemblent en petit groupe afin d’échanger sur leur consommation maladive, dans un objectif commun de guérir un pas à la fois. Ces dernières années cependant, un nombre plus élevé d’adolescents et de jeunes adultes, recherchant de l’aide, a été constaté. Une situation vu d’un bon œil par le président du congrès des AA au Saguenay.
« J’ai fait mon arrivée dans le mouvement en 2010. Au fil des années, je me suis aperçu qu’il y avait pas mal plus d’adolescents et de jeunes adultes qui adhèrent aux AA. Je trouve ça vraiment bien. Il n’y a pas d’âge pour demander l’aide dont tu as besoin, c’est la preuve qu’ils se prennent en main et qu’ils veulent changer et progresser », mentionne l’organisateur, qui a conserve l’anonymat. L’homme ajoute que toutes les raisons sont bonnes pour boire, aux yeux des personnes alcooliques. Il en sait quelque chose, lui qui est abstinent depuis 10 ans maintenant. Il admet que la souffrance est d’autant plus frappante lorsque ces personnes viennent d’atteindre la majorité, sans compter que la pandémie n’a fait qu’exacerber le fléau.
« Quand tu as 25 ans et tu te fais dire que tu ne pourras plus jamais boire d’alcool, tu y penses. C’est une maladie et que si tu te laisses guider par la tentation, tu peux retomber d’encore plus haut », affirme-t-il. Sur le territoire du Saguenay-Lac-Saint-Jean, une quinzaine de sites de réunions accueillent des rencontrs tout au long de l’année, parfois plusieurs fois par semaine. Le mouvement prend également de l’ampleur dans l’ensemble du Québec et regroupe près de 1,3 million de membres dans 180 pays à travers le monde.
« Dans ces divers groupes, il y a à la fois des nouveaux, comme des gens qui ont rechuté et qui reviennent, ce qui est rare. Ils arrivent complètement démolis, mais l’important c’est de revenir. On propose des lectures, du parrainage, le café est servi, on est là pour accueillir à bras ouverts. Les AA, c’est une association de personnes qui partagent entre eux leur expérience, leur force, dans le but d’aider les autres alcooliques à se rétablir. »
L’organisme des Alcooliques anonymes du Saguenay a d’ailleurs tenu son congrès annuel à l’école secondaire Charles-Gravel à Chicoutimi-Nord, les 29 et 30 août dernier. L’événement, qui a rassemblé entre 350 et 500 personnes, a débuté vendredi pour se conclure samedi en soirée avec une pièce de théâtre et un souper. De nombreux partages, témoignages et discussions ont aussi eu lieu. Certains membres des AA étaient aussi identifiés d’un badge À l’écoute afin d’être présents pour ceux et celles qui avaient besoin d’une oreille attentive. Le congrès a été ouvert à toute la population désireuse de s’informer sur l’organisme et ses rencontres.
Les proches pris en charge
Les parents et les amis d’alcooliques peuvent aussi être pris en charge et entendus par le biais des groupes familiaux Al-Anon, fondés en 1951. Une dame rencontrée par Le Réveil et y travaillant depuis 38 ans a pu en témoigner, ayant elle-même vécu avec un père alcoolique. « Il y a des gens qui arrivent en pleurs, d’autres qui sont enragés en disant que ce n’est pas eux qui boivent, se demandant alors pourquoi ils sont là. On n’est pas chez Al-Anon pour faire séparer les couples. On leur montre qu’on est capable de s’en sortir et de s’occuper de soi », exprime-t-elle.
Cinq regroupements Al-Anon se trouvent dans la région.
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