Ceux qui croient que le hockey a pris la place de la religion dans la vie des gens chez nous n’ont pas tort. Surtout qu’ici, les hivers dépassent souvent les six mois et laissent toute la place à notre sport national.

Au cours de la dernière semaine, le très sérieux journal numérique La Presse titrait en grosses lettres que les Sénateurs d’Ottawa pourraient disputer, l’an prochain, cinq matches de la LNH au centre Vidéotron à Québec. Un scoop qui a ébranlé les supporters des Sénateurs. Mais une nouvelle démentie avec vigueur par le président des opérations commerciales chez les Sénateurs, Anthony Le Blanc. Surtout que le contexte ne s’y prêtait guère quelques heures seulement après l’annonce du décès du propriétaire de l’équipe, Eugene Melnick.

Comme l’explique Le Blanc, les Sénateurs ont bien eu des discussions avec Québec, mais pas à propos des matches des Sens. Il s’agit plutôt de discussions entourant la présentation du prochain championnat mondial de hockey junior 2023. L’événement devait se tenir en Russie durant la période des Fêtes 2022-23, mais la tentative d’asservissement de l’Ukraine par la Russie a amené la Fédération internationale de hockey sur glace a retiré les droits aux organisateurs russes en guise de sanction.

Hors Ottawa, s’est montrée intéressé à présenter ces championnats même s’il ne reste que huit mois avant l’événement. Et comme l’organisation n’a que peu de temps et que, depuis quelques années, l’expérience du partage de matches du tournoi entre deux agglomérations importantes garantit de meilleurs résultats tant financiers que médiatiques... On l’a vu notamment entre Montréal et Toronto. Ottawa tend donc la main à Québec pour garantir le succès de ce prestigieux tournoi.

C’est d’ailleurs ce type d’entente qui a permis à Chicoutimi, en 1978, de présenter des matches du groupe B du championnat mondial de hockey junior. Les villes hôtes Montréal et Québec avaient alors élargi l’entente à Hull, Cornwall et Chicoutimi.

 Les habitués du hockey junior au Centre Georges-Vézina avaient pu voir à l’œuvre Mats Naslund (Suède) et Risto Sultanen (Finlande) sur une glace dont l’éclairage ne permettait pas la diffusion télévisée. Et les normes techniques étaient pourtant pas mal moins élevées qu’aujourd’hui. Non seulement on ne serait pas en mesure de recevoir de tels événements aujourd’hui, mais l’état du Centre Georges-Vézina met en danger l’avenir de ce calibre de hockey à Saguenay.

Parce que, si on en croit le commissaire de la ligue de hockey junior majeur du Québec, Gilles Courteau, le centre Georges-Vézina ne répond plus du tout aux normes du hockey moderne. Selon lui, les amphithéâtres de la LJMQ doivent répondre aux standards de la Ligue nationale de hockey. Rien de moins.

Sous l’administration de l’ex-maire Jean Tremblay, le Centre Georges-Vézina a subi d’importantes transformations. Parce qu’en plus d’acheter l’équipe junior majeure de l’endroit, la ville a investi pas moins de 12M$ pour répondre aux normes de sécurité en même temps qu’aux exigence des championnats mondiaux de patinage de vitesse courte piste qui y ont été présentés.

Il semble que ce ne soit pas suffisant. Il faudrait, pour répondre aux besoins de la LHJMQ, y réinvestir encore plusieurs millions$. Pas autant que le nécessiterait une construction neuve, mais suffisamment pour grever un budget dont l’équilibre semble déjà fragile. D’autant que si le gouvernement du Québec accepte de participer financièrement aux rénovations, celui d’Ottawa se tient loin du projet.

 Un autre défi de taille auquel est confrontée l’administration actuelle de la ville de Saguenay. Et la réponse devrait se trouver dans le prochain budget, puisque l’échéance fixée par la LHJMQ est le 31 mai 2023.