L’inquiétude ne cesse de grandir au Saguenay-Lac-Saint-Jean quant à l’avenir de l’industrie forestière. On connaît l’insistance des écologistes pour la sauvegarde du caribou forestier, mais il existe d’autres facteurs déterminants pour l’avenir de cette industrie qui a donné naissance à notre région encore éminemment dépendante de cette richesse naturelle renouvelable.
Les représentants du Bloc québécois, Simard et Brunelle-Duceppe ont attiré notre attention, récemment, sur le désaccord persistant entre le Canada et les États-Unis à propos du bois d’œuvre. Notre voisin du Sud laisse toujours planer une menace de durcir sa politique protectionniste qu’il pratique avec plus ou moins d’autorité depuis six ans.
Où se situe le député fédéral de Chicoutimi-Le Fjord dans ce dossier qui touche directement des milliers de travailleurs de sa circonscription? Peut-il intervenir en Chambre pour connaître l’état des négociations avec les États-Unis? Le Canada possède-t-il des arguments suffisamment convaincants pour faire plier l’Oncle Sam?
Depuis que son candidat Jean Charest, a subi une écrasante défaite dans la course à la chefferie du Parti conservateur de la part de Pierre Polievre, on ne peut pas dire que le député conservateur de Chicoutimi-Le Fjord s’est jeté dans la bataille pour défendre les intérêts des travailleurs de la forêt. Son chef de l’opposition non plus d’ailleurs.
Depuis la méga-transaction où Résolu est devenue propriété des Produits Forestiers Excellence, via Domtar, notre région retourne deux cents ans en arrière où la famille Price prenait le contrôle des droits de coupes du Québec. Le ministre québécois de l’Économie et de l’Innovation, Pierre Fitzgibbon, se disait heureux de cette prise de possession par cette compagnie de la Colombie-Britannique appartenant à la famille du géant mondial asiatique Pulp and Paper dont la tendance est à la consolidation dans le domaine.
Et qui dit consolidation dit restructuration et souvent changements structurels. Est-ce que Résolu, cette entreprise publique qui passe à des intérêts privés, poursuivra sa fabrication de fibre cellulosique ou s’en tiendra-t-elle au carton, au papier d’emballage ou encore au bois d’œuvre comme le veut la forte tendance de Domtar?
Les réactions de nos représentants politiques ont été peu nombreuses, hormis les députés du Bloc Québécois. La coalition des protecteurs du caribou forestier semble pousser les représentants du peuple dans leurs retranchements.
Si on ne respecte pas la décision du forestier en chef d’augmenter la production de bois de 1 % en 2023 sur le territoire du Saguenay-Lac-Saint-Jean, quel sera l’impact sur les activités de Résolu à Kenogami et Alma qui contrairement à Amos et Baie-Comeau ont évité la fermeture en raison de l’avantage qu’offrent leurs installations hydroélectriques?
Asian Pulp and Paper n’a pas la réputation de se tenir à l’avant-garde dans le domaine de la bioéconomie. Dans le contexte d’une transition mondiale vers une économie verte, rien ne semble acquis.
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