Après trois ans de travail et de préparation, c’est la semaine dernière qu’a été lancé le livre tant promis par Ghislain Harvey « Le conseiller principal: 20 ans de politique municipale au Saguenay ». Le tout rédigé en collaboration avec l’ex-éditorialiste Carol Néron. Et pour celui qui a été chef de cabinet à la Ville de Saguenay, pas question de « jouer à la belle-mère » avec ce livre.
« Ce n’est pas le but. Quand je veux « jouer à la belle-mère », je me sers de mes chroniques à la radio, en amenant doucement mes suggestions à l’administration municipale. Mon livre, lui, je le définis comme un ouvrage de référence. Il permettra aussi aux plus jeunes d’apprendre en détails les étapes de création d’une ville ». L’auteur aborde donc ce qui entoure la fameuse fusion de 2002 qui a amené la création de Ville de Saguenay, et des réalisations qui ont suivi comme le quai de croisière ou encore les mini-centrales électriques.
L’ascension de Jean Tremblay
On apprend aussi au fil de l’entrevue que Ghislain Harvey voulait du sang neuf à la mairie de Chicoutimi en 1997. Il désirait un adversaire de qualité pour affronter Ulric Blackburn. Trois candidats étaient dans sa mire. « Jean Tremblay n’était pas le seul que nous envisagions. Il y avait aussi Robert Leclerc (ex-président de l’OMH, de regrettée mémoire) et Jacques Chouinard (ex-comptable chez Raymond Chabot). Ils ne l’ont jamais su, Jacques l’apprendra donc en lisant cette révélation ici ». Jean Tremblay accepta finalement l’offre de se présenter. « Je lui avais demandé de garder le tout secret, il m’avait dit « Ok ». Et le lendemain, je lis un texte dans le journal qui annonce qu’il veut se présenter! J’aurais peut-être dû lui dire d’en parler, pour avoir l’effet contraire! », dira-t-il en riant.
« J’ai vu Jean pleurer »
De tous ces moments cités dans le livre, un particulièrement prenant revient clairement dans la mémoire de l’homme qui aura été témoin de toutes les émotions qu’aura vécues le maire Tremblay en carrière. La fermeture de la Consol (La Baie) demeurera marquante. « C’est un moment que je n’oublierai jamais, en 2004. Le représentant des travailleurs, Laval Perron, qui appelle Jean pour lui annoncer que l’usine de la Consol fermait, que c’était fini pour de bon. J’ai alors vu Jean s’affaisser sur le divan, et les larmes qui coulaient. C’était la 1e fois de ma vie que je voyais Jean Tremblay pleurer devant moi. Le citoyen d’abord, c’était vraiment une réalité pour lui ».
Une référence
Ghislain Harvey rêve que son opus devienne une référence pour les universitaires. « Le summum, pour moi, serait qu’un prof d’université donne mon livre comme assignation à lire, ou qu’Il fasse l’objet d’un travail universitaire. Que mon livre traverse les années comme ouvrage de référence sur un pan de l’histoire de politique régionale », de conclure M. Harvey. L’ouvrage est publié par les Éditions Septentrion.
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