L’équipe du Groupe de recherche sur l’écosystème du fjord du Saguenay (GREFS) a enfin pu dévoiler, la semaine dernière à La Baie, les résultats de trois ans de recherches ainsi que les connaissances acquises sur la biodiversité de la majestueuse formation naturelle.

Le GREFS réunit l’expertise de chercheurs et de professionnels du Centre d’expertise industrialo-portuaire (CEIP), de l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) et de l’Université Laval (ULAVAL). Depuis sa création en 2022, l’organisation conduit des travaux qui permettent de faire progresser les connaissances scientifiques et la compréhension des facteurs qui influencent l’écosystème du fjord du Saguenay.
« C’est en étudiant l'écologie des poissons, de leurs proies et de leurs habitats que nous arrivons à comprendre le fonctionnement de cet écosystème et ainsi apprendre à mieux le gérer. Plusieurs espèces de poissons sont captives du fjord et sont prisées des adeptes de la pêche récréative, en été comme en hiver. Les travaux de recherche permettent d'accroître les connaissances scientifiques afin de favoriser une utilisation durable des ressources aquatiques, en harmonie avec les autres usagers du fjord », explique le professeur et chercheur à l’Université du Québec à Chicoutimi, Pascal Sirois.

Projet pilote Enviro-Actions
Coordonnés par l’Institut nordique de recherche sur l’environnement et la santé au travail (INREST), les travaux du GREFS s’inscrivent dans la lignée du Projet pilote Enviro-Actions, développé par son Centre d’expertise industrialo-portuaire (CEIP).

Ce projet pilote innovateur, combiné à la création de deux nouveaux laboratoires, le Laboratoire de recherche sur l’écosystème du fjord du Saguenay (Écofjord) de l’UQAC et le Laboratoire de recherche sur la biodiversité marine et aquatique (Biome) de l’ULAVAL, permettent au GREFS de réaliser des travaux d’envergure. Rappelons que ces derniers sont rendus possibles grâce à un investissement de 5,6 M$ du Port de Saguenay, de Rio Tinto, de Promotion Saguenay et du Gouvernement du Québec via le ministère des Transports dans le cadre de la stratégie Avantage Saint-Laurent.

« La biodiversité des invertébrés benthiques du Saguenay dépasse toutes nos attentes, avec une station affichant plus de 130 espèces dans un quart de mètre carré. Nous avons notamment découvert douze espèces d’éponges sur les parois du fjord, alors qu'une seule avait été signalée auparavant. Tout ceci nous permet d’identifier et de comprendre le rôle de cette forte biodiversité », spécifie le professeur et chercheur à l’Université Laval, Philippe Archambault.

Ce dernier souligne que le fjord du Saguenay comporte de nombreux éléments qui intéressent de plus en plus la communauté scientifique. Une visite d’une équipe de scientifiques de Southampton, en Angleterre, venue pour étudier les sédiments et mesurer leur capacité à capter le carbone, a bel et bien prouvé l’engouement de la communauté scientifique internationale.

M. Archambault ajoute que des pourparlers s’effectuent entre les chercheurs du GREFS afin d’étudier l’arrivée du bar rayé et son rôle dans l’écosystème du fjord. L’observation des profondeurs durant un cycle hivernal est également dans la mire des scientifiques.