
Le conseiller Michel Tremblay, qui œuvrait au sein du CA de la Société de transport du Saguenay (STS), était le témoin-clé à être entendu vendredi, lors de cette 18e journée d’audience, dans la cause de l’ex-directeur général Jean-Luc Roberge. Ce dernier conteste son congédiement par la société, renvoi survenu en 2022.
Michel Tremblay a occupé la présidence par intérim du CA de la STS, environ un mois et quelques jours en 2022, lorsque Jean-Marc Crevier a quitté pour des raisons de santé.Il était d’office quand Jean-Luc Roberge, suspendu, faisait l’objet d’une enquête. « Au terme d’une réunion, les médias m’attendaient et me posaient des questions sur l’enquête qui touchait Jean-Luc Roberge. Je leur ai dit que si on avait rien à reprocher à M. Roberge au terme de l’enquête, il reprendrait ses fonctions. La mairesse Julie Dufour m’a alors convoqué à son bureau, seule à seul. » Michel Tremblay raconte que Mme Dufour était en colère, qu’elle criait, avec coups de poing sur son bureau. « Pourquoi t’as dit ça aux médias? T’avais pas à dire ça, etc…Elle était furieuse ». Michel Tremblay raconte que par la suite, il n’a plus jamais rencontré Mme Dufour seul à seule. Même le jour où il s’est fait évincer de l’Exécutif de la ville, en 2023, en raison de l’histoire des panneaux électoraux. « Elle voulait qu’on se rencontre tous les deux. J’ai refusé. Elle me dit alors: tu veux que je te le dise tout de suite? Je lui dis oui. Elle me dit ensuite qu’elle n’a plus confiance en moi, ça n’a pas été long l’échange, ça a duré 15 secondes. Je l’ai même remerciée de m’avoir sorti de l’Exécutif, je n’aimais pas ça, j’arrivais toujours deux ou trois minutes avant nos réunions… »
Un homme travaillant
Concernant sa perception de Jean-Luc Roberge, le conseiller Tremblay le définit comme un gars travaillant. « J’ai pas grand-chose à dire contre M. Roberge. Il est arrivé, oui, qu’on avait des petites choses à lui reprocher, comme quelquefois son attitude envers certains employés, on lui alors demandé de corriger certains points en lien avec ça. Il avait des petites choses à corriger, comme tout le monde, mais c’est aussi quelqu’un à qui on pouvait demander n’importe quoi, il était toujours prêt ».
Congédiement en 2022
Rappelons que le congédiement de Jean-Luc Roberge est survenu le 20 mai 2022. Il suivait la demande de suspension qui aurait été commandée par le bureau de la mairesse sortante de Saguenay, Julie Dufour, selon ce qu’a raconté le conseiller Jean-Marc Crevier jeudi. Et si c’était à refaire, ce congédiement? « La décision ne serait pas la même », de répéter à plus d’une reprise Michel Tremblay lors de son témoignage. « Le mandat 2021-2025 est un mandat où on devait tout décider « vite vite vite, bang bang bang » , on avait pas assez de preuves, on nous disait qu’il fallait le congédier, on s’appuyait sur des ouï-dire. Beaucoup de nos décisions à la ville ont été prises ainsi, dans ce quatre ans-là, de manière trop rapide. Si c’était à refaire, on l’aurait fait autrement. Plusieurs décisions auraient été prises autrement ».
Pas populaire
Michel Tremblay aimait vraiment ce qu’il faisait au sein du CA de la STS. Il se définit comme « fouineux », il s’intéressait à tout et à tous, faisait des petits tours au garage, s’enquérait auprès des employés s’ils étaient toujours heureux dans leur travail, etc… « Je prenais ça à cœur. Je voulais que ça marche, j’étais très présent. Mais je sais que certains n’aimaient pas ça à un moment donné, certains voulaient que je parte ». Il était d’ailleurs le « plus ancien » au sein du groupe, ayant accédé au CA de la STS dès son élection comme conseiller municipal de la STS en 2013.
Aux embauches
« J’étais très impliqué au sein de la STS, je participais aux embauches du personnel, étant sur le comité d’embauche avec les ressources humaines. Mais j’étais davantage observateur et j’apportais mes commentaires, mais le mot final sur l’embauche ne m’appartenait pas. Mais comme je connais plein de monde ça aidait ». M. Tremblay confirme que pour l’embauche du directeur des opérations Stéphane Dufour, qu’il connaissait bien parce qu’il travaillait tout comme lui chez Postes Canada à l’époque, il n’a pas été partie prenante sur le volet final de son embauche.
Il raconte toutefois l’approche qu’il lui a faite, disant que ce qui est sorti sur la place publique n’est pas conforme à la réalité. « Il manquait des « bouts à l’histoire » quand ça a sorti, cette affaire-là. En plus de Postes Canada, je connaissais aussi Stéphane Dufour parce qu’on jouait à la balle, dans des équipes différentes. Lors d’un match où nos deux équipes s’affrontaient, on s’est croisés lorsqu’on était tous deux au 3e but. Je savais que Stéphane avait une excellente expérience pour gérer du personnel, il a une bonne prestance. Alors pendant ce court laps de temps de ce match où on était au 3e but, je lui ai demandé s’il serait intéressé à travailler à la STS. Il a ensuite postulé. Mais je n’ai pas participé à sa sélection finale, j’étais toutefois présent à son entrevue d’embauche ».
Jean-Luc Roberge
Questionné sur la relation amoureuse qu’entretenait M. Roberge avec sa directrice des ressources humaines de l’époque, Michel Tremblay ne s’en formalisait pas outre mesure. « Je ne me mêle pas des relations amoureuses des gens dans un même milieu de travail. Le phénomène existe aussi à la ville de Saguenay où il y a aussi des couples qui se côtoient. Ce n’est pas de mes affaires et ça ne me dérange pas ». Concernant l’utilisation du véhicule fonction de Jean-Luc Roberge, Michel Tremblay disait qu’il ignorait que le véhicule de fonction ne figurait pas inclus au contrat de travail de Jean-Luc Roberge.
Prochains témoins et suite
Les prochains témoins à être entendus lundi 6 octobre seront la mairesse sortante Julie Dufour et son ex-membre du cabinet, Max-Antoine Guérin. Les plaidoiries sont ensuite prévues pour le lundi 27 octobre prochain.
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