On va se le dire entre nous, si on demandait dans une enquête auprès des gens de la rue de nous expliquer ce qu’est le CEM, bien peu de répondants pourraient y parvenir. À moins bien sûr qu’on fasse partie de la cinquantaine d’artistes membres et de leur entourage qui le fréquentent.
Il s’agit pourtant du seul laboratoire du genre, hors des grands centres, reconnu par le Conseil des arts du Canada où, depuis 1982, tous les styles de musique confondus obtiennent un départ notoire. Au surplus, le Centre d’expérimentation musical de Saguenay assure la production des artistes de création d’ici et d’ailleurs sur différentes scènes régionales et provinciales.
Pouponnière d’artistes
On l’oublie parfois, mais le Saguenay, la ville en particulier, s’est forgée une réputation de pouponnière d’artistes au Québec. Que ce soit l’École de musique et le Conservatoire de musique, qui célèbrent leurs 60 ans, cette année, celle de l’Opéra du royaume, qui a célébré ses 50 ans, ou les écoles de danses classiques ou modernes, des dizaines de troupes de théâtre, tous ont en commun d’avoir contribué à lancer un artiste vers les plus grandes scènes du monde.
Même si la réputation de la région dans le domaine artistique est largement répandue, on a souvent l’impression qu’il faut que ce soit les gens d’ailleurs qui nous le rappellent.
Sheenah Ko
Certains, comme, Sheenah Ko, cette artiste musicienne connue pour sa participation à plusieurs projets musicaux nationaux dont ‘’The Besnard et ‘’Le Counard Lake’’, participait, le weekend dernier, au Festival Pop de Montréal. En marge de cet événement international, elle confiait au journaliste, Philippe Renaud, comment elle apprécie avoir été invitée à visiter le CEM, à Chicoutimi pendant la pandémie et profiter des services qu’offre ce centre. Elle s’y est installée avec ses synthétiseurs pour se réinventer en autrice-compositrice et interprète. Elle profitait de son passage à Montréal pour lancer son deuxième album.
Née à Toronto d’une mère chinoise et d’un père Irlandais, Sheenah, qui a grandi aux États-Unis, à Hawaï, a tellement apprécié Chicoutimi qu’elle y a acquis une maison pour s’y installer à demeure. ‘’Les gens sont attachants et l’endroit des plus propice à la création,’’ confiait-elle encore.
Artistes internationales
Que ce soit dans le domaine lyrique, de la danse ou de l’instrumental, la région fait sentir sa présente partout dans le monde à travers ses artistes issus des écoles du domaine artistique de chez nous : Les chefs d’orchestre, Nicolas Élis et Jean-Philippe Tremblay, le premier violon de l’orchestre philharmonique de Radio-France, Hélène Colorette et Céline Tremblay, premier violon à Nice, les chanteuses Emma Lépine et Élizabeth Saint-Gelais et bien d’autres encore.
De façon générale, les pouvoirs publics reconnaissent la vitalité culturelle du milieu saguenéen. Mais, on peut se demander si nos dirigeants politiques jugent profitable d’investir dans cet avantage reconnu hors de nos frontières.
Les exemples ne manquent pas pour démontrer le contraste frappant entre leur appréciation du travail des personnes gérant ces organismes et l’aide qu’on leur apporte. Un bel exemple nous en a été fourni récemment par les dirigeants de L’école de musique de Saguenay, qui profitait de la fête de ses 60 ans pour rappeler les nombreuses démarches faites auprès des différentes instances politiques, depuis plus de 40 ans, afin de leur trouver de nouveaux locaux, plus modernes, aptes à faire grandir cette institution qu’on prend trop souvent pour acquise.
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