C’est du beau qu’a découvert l’Ukrainienne Krystyna Bereslavska, après avoir fui l’horreur de la guerre. À La Baie, elle a trouvé un refuge, marqué par la bienveillance et l’hospitalité des personnes qui l’entourent.

Mercredi, la jeune femme de 24 ans attendait patiemment Le Quotidien dans une salle libre de l’Auberge des Battures de La Baie, là où elle travaille comme femme de chambre. Son mari, Andrii Hrach, l’accompagne une application de traduction à la main, ce dont Krystyna a besoin pour rechercher quelques expressions. Depuis mars, tous deux suivent des cours de francisation qui portent tranquillement leurs fruits.

L’Auberge des Battures est devenue leur maison, car en plus du travail, ils habitent dans un appartement au sous-sol de l’établissement. Au fil des jours, les membres de l’équipe sont également devenus une nouvelle famille d’adoption, indique celle qui demeurait dans le village de Nijyn, en Ukraine.

Depuis le début de la guerre, Krystyna n’y est plus jamais retournée. Elle y est restée en tout cinq jours, réfugiée dans le sous-sol d’un stationnement à étage, à entendre les bombes et les avions décimer tout sur leur passage.

Krystyna a alors pris la décision de se rendre chez un cousin éloigné, seule, en République tchèque. Son frère et son père ont dû rester au pays comme militaires. Sa mère refuse quant à elle de quitter son patelin pour rester avec eux.

Krystyna est demeuré un an en République tchèque, avant de déménager quelques mois en France. C’est là d’ailleurs qu’elle épouse Andrii.

Or, c’est au Canada que le couple rêvait d’habiter, ce qu’ils ont réalisé en mars, en s’installant à La Baie. En cherchant du travail, ils sont tombés par hasard sur l’Auberge des Battures et ont décidé d’envoyer un message.

La première rencontre avec le propriétaire de l’endroit était virtuelle. «J’ai rapidement vu que c’était des gens souriants, dynamiques, très heureux. Je me suis donc dit qu’on avait peut-être la possibilité de les aider», explique Éric Civel lors du passage du Quotidien.

Il prend le couple sous son aile. Natif de France, le propriétaire de l’Auberge des Battures sait ce que c’est que de débarquer dans un nouveau pays, sans repère.

Il ne regrette pas son choix. «Ce sont des gens malgré tout leur historique qui sont très souriants, très agréables, très disponibles. Avec toute l’équipe, ç'a été un coup de foudre», se réjouit-il.

Coup de cœur

Le couple est lui aussi tombé en amour avec la région.

«La première chose que j’ai remarquée, ici, c’est le paysage. C’est tellement joli. Et il y a les gens, tous les gens sont gentils, très positifs. Tous les jours, ils sont souriants. C’est wow», commente-t-elle.

L’accueil reçu ici a également grandement touché Krystyna et son mari. Non seulement ils ont pu être logés, mais toute l’équipe de l’Auberge des Battures les a aidés pour s’équiper, pour se déplacer, se divertir, découvrir les environs. Krystyna a même reçu une guitare en cadeau, un don significatif pour celle qui est passionnée de musique.

«Toutes les personnes qui travaillent ici sont très gentilles. Ce sont toutes de très bonnes personnes. Elles se proposaient pour nous aider, ou juste discuter, aller marcher. Nous aimons la vie ici parce que les gens sont très gentils. J’espère toujours pouvoir vivre ici», soutient-elle.

L’entourage aide continuellement à passer au travers des moments plus difficiles, alors que la guerre fait toujours rage en Ukraine.

Ce nouveau souffle amène même au couple des ambitions entrepreneuriales. Le duo espère pouvoir un jour ouvrir un café, un endroit chaleureux où se rassembler.

Krystyna souhaite s’établir pour de bon, ici. Tout ce qui lui manque, ce sont ses proches.

La jeune femme espère que sa famille vienne la rejoindre, lorsque la guerre sera terminée.