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La MRC du Domaine-du-Roy demande à Québec de réglementer les paillis de plastique agricole

Guillaume Roy - Initiative du journalisme local (Le Quotidien)
22 octobre, 2024
Photo: archives

Pour faire suite à la publication d’une étude de l’UQAC révélant les dangers potentiels des paillis de plastique agricole sur les sols et la santé humaine, la MRC du Domaine-du-Roy demande au gouvernement de réglementer leur utilisation.

Dès que l'étude des chercheurs de l’UQAC a été rendue publique, la MRC du Domaine-du-Roy a décidé d’agir, explique son préfet Yanick Baillargeon. «Des citoyens nous ont souvent interpellés sur l’utilisation de paillis de plastique, mais on n’avait pas d’étude sur le sujet, dit-il. Avec cette étude qui démontre que ce n’est vraiment pas bon, on a passé une résolution demandant au gouvernement d’intervenir pour réglementer son utilisation».

La résolution mentionne que l’utilisation des paillis de plastique est en forte croissance sur le territoire et qu’elle «peut avoir des impacts persistants dans l’environnement, notamment sur les sols et dans l’eau.»

La MRC du Domaine-du-Roy demande donc au ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) et au ministère de l’Environnement, de la Lutte aux changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) de réglementer l’utilisation du paillis de plastique en agriculture.

Jean-François Robert, un de membre du comité citoyen duBassin versant de la Petite rivière à l’Ours, demande à la MRC d’agir depuis plusieurs années. Il se réjouit de la résolution de la MRC, mais il aurait aimé que ce type de produit soit interdit. «On estime que le principe de précaution devrait s’appliquer», croit-il. Les institutions devraient évaluer les pratiques agricoles en amont de leur déploiement à la grandeur de notre région.»

L’UPA réagit

«Les productrices et producteurs agricoles utilisent les produits disponibles qui leur permettent de gagner en efficience et demeurer compétitifs, mentionne Mario Théberge, le président de la fédération régionale l’Union des producteurs agricoles (UPA). Demandez à n’importe quel utilisateur, ils vous diront tous qu’ils aimeraient avoir des cultivars adaptés à notre climat ou des produits alternatifs aux plastiques».

La Fédération régionale préfère ainsi ne pas prendre de position sur le sujet, mais elle précise que les plastiques oxodégradables sont des produits homologués au Canada qui permettent de produire du maïs ensilage pour nourrir les troupeaux dans une région nordique.

Le réchauffement du climat réduira le besoin d’utiliser de tels plastiques, estime l’UPA. Des tests financés par le gouvernement du Québec permettront aussi à plusieurs producteurs de faire l’essai de paillis de plastique biosourcés, plus chers à l’achat, au cours de la prochaine année.

Interdits en Europe

Les paillis de plastiques oxodégradables sont bannis en Europe depuis 2019. L’entreprise Symphony Environmental Technologies a porté la cause en appel, mais l’Union européenne a maintenu l’interdiction dans une décision rendue en 2024.

Alors que le manufacturier prétend que l’additif ajouté au plastique lui permet de se désintégrer en microfragments avant d’être décomposé par les microorganismes, la Cour de justice de l’Union européenne a souligné que les études disponibles démontrent que la dégradation du plastique est faible, voire inexistante.

De plus, la cour mentionne que ce type de plastique ne se prête à aucune forme de compostage et qu’il est difficilement recyclable, car il est difficile de l’isoler du plastique conventionnel.

Usage unique interdit, mais permis dans les champs

L’utilisation de plastiques à usage unique, y compris les plastiques oxodégradables, est interdite au Canada depuis l’adoption du Règlement interdisant les plastiques à usage unique en 2022. Ce règlement interdit la fabrication, l’importation et la vente de produits alimentaires, mais ne couvre pas leur utilisation en agriculture.

«Actuellement au Québec, il n’y a pas de réglementation en vigueur visant à interdire ou à privilégier l’utilisation de certains types de résines plastiques», soutient Ghizlane Behdaou, la porte-parole du MELCCFP, précisant que les paillis en plastique sont assujettis au Règlement sur la récupération et la valorisation de produits par les entreprises.

Ainsi, les entreprises qui mettent en marché ces produits au Québec sont tenues de mettre en place un programme de récupération et de valorisation de ces produits. Alors que le manufacturier prétend que les paillis oxobiodégradables se décomposent dans la nature, aucun programme du genre n’a été mis en place.

«Avant d’établir que les paillis de plastique utilisés en agriculture sont nocifs pour l’environnement et la santé, l’acquisition de connaissances est nécessaire», ajoute cette dernière, avant d’ajouter que le ministère travaille actuellement à l’élaboration de la Stratégie de réduction et de gestion responsable des plastiques, sur laquelle le ministère travaille actuellement. «Sur la base de ces nouvelles connaissances, des actions concrètes pourraient ensuite être déployées. Il pourrait être envisagé, par exemple, de réglementer l’interdiction de certains plastiques dégradables qui pourraient être problématiques d’un point de vue environnemental.»

Pas de mordant

Selon Maxime Paré, le spécialiste de l’écologie des sols et auteur principal de l’étude de l’UQAC, la législation n’a pas de mordant et les manufacturiers en profitent pour vendre des produits qui devraient être mieux légiféré, comme c’est le cas notamment en Europe.

«Présentement, les compagnies jouent sur les mots pour acheter du temps», dit-il, alors que les manufacturiers changent les appellations en parlant de produits photo-dégradables, oxodégradables, biocompostables, ou encore biodégradables.

Le problème est que plusieurs producteurs croient utiliser un produit qui se décomposera en l’espace de quelques mois, alors que c’est loin d’être le cas. Le chercheur invite d’ailleurs les producteurs à réaliser des profils de sols avec leur agronome afin de bien connaître l’état de leur situation.

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