ÉDITORIAL - Le chat est sorti du sac. Des plaintes ont été déposées auprès du Directeur général des élections du Québec concernant la mairesse de Saguenay, Julie Dufour. Officiellement, deux conseillers demandent qu’elle se retire temporairement de ses fonctions le temps que les choses se tassent.
Le conseiller Jean-Marc Crevier révèle avoir été approché par Julie Dufour en période électorale pour l’inciter à ne pas se présenter à la mairie. La mairesse Dufour nie cette révélation du conseiller Crevier.
L’ex-candidat à la mairie, Serge Simard, affirme publiquement avoir aussi été approché par Julie Dufour afin de le convaincre de ne pas se présenter aux dernières élections. Il justifie sa tardive intervention en plaidant qu’il ne savait pas qu’une telle démarche entre candidats était illégale.
Encore là, la mairesse réfute et nie les prétentions de l’ex-ministre Simard, qui s’était malgré tout, lancé dans la dernière campagne à la mairie.
Pas d’esprit de clocher
À la dernière séance du conseil de l’arrondissement de Chicoutimi, les conseillers ont souligné publiquement que l’esprit de clocher plombait le grand conseil. Les conseillers chicoutimiens réagissaient à la suite de la réaction négative de la mairesse après une rencontre, organisée par la ministre régionale, Andrée Laforest, pour d’étudier un projet de rénovation du centre Georges-Vézina.
Faut être borné ou complètement déphasé pour nier toute forme de chauvinisme entre les arrondissements à Saguenay. La mairesse, Julie Dufour réfute aussi cette allégation. Elle adopte la stratégie Trump ou celle du mari infidèle qui nie jusqu’à l’évidence. Elle choisit le déni.
En plus, elle demande aux conseillers de tous les arrondissements d’en faire autant. Son conseiller proche collaborateur, le président de l’arrondissement de Jonquière, Carl Dufour, a rapidement emboîté le pas.Voguant sur sa vague de popularité attribuable au succès de ses démarches pour la reconnaissance patrimoniale d’Arvida, le conseiller Dufour balaie du revers de la main les rumeurs de chauvinisme entre les arrondissements de Saguenay.
Des racines longues
L’esprit de clocher entre ces anciennes municipalités ne date pas d’hier. L’une des plus grandes réussites de l’administration Tremblay est d’avoir pu rassembler tous les conseillers entre autres pour la réalisation des grands projets comme le port des bateaux de croisières et les lucratifs barrages hydroélectriques sur la rivière Chicoutimi.
Ingérence
Non contente de contester l’évidence d’un esprit de clocher qui couve sous le couvert à Saguenay, la mairesse accuse la ministre d’ingérence dans les affaires de la municipalité. Après 10 ans à l’hôtel de ville, elle devrait savoir que les villes sont des créatures du gouvernement du Québec. À ce titre, Québec peut décider, comme il l’a fait pour les fusions, de l’avenir d’une ville ou d’une municipalité. Plus est, il se trouve que Mme Andrée Laforest est ministre des Affaires municipales. Encore là, on perçoit une stratégie à la Trump où quand on est dans les câbles, on attaque le système.
Altruisme commun
La réalisation d’un complexe sportif dans l’arrondissement de Chicoutimi demeure un projet de ville tout comme l’a été le Soccerdôme dans l’arrondissement de Jonquière.
Si on veut un jour unifier les composantes de Saguenay, les conseillers doivent faire preuve d’altruisme commun. Avec sa concession dans la Ligue junior majeur du Québec, situé en plein centre de la grande ville, Saguenay rayonne dans tout le Québec et le Canada. Tous les arrondissements en bénéficient.
Il faut ramener l’unité à l’hôtel de ville, mais sans chef doté d’un leadership reconnu par tous on n’y arrivera pas. Et ce n’est surtout pas en niant les évidences qu’on va y parvenir.
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