La déclaration de la guerre de tarifs du Président Trump s’inscrit dans sa stratégie d’utiliser la force économique pour soumettre le Canada à son pouvoir politique et utiliser les ressources du Canada pour la réalisation de ses promesses électorales. Ses trois objectifs sont de recueillir des fonds pour financer sa promesse électorale de baisse d’impôts, attirer de nouvelles entreprises pour la création d’emplois et construire un nouveau rapport de force pour imposer des changements favorables dans les rapports entre le Canada et les États-Unis.
Le président Trump déchire l’Accord Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM), impose ses conditions sans négociation et exige la reddition sans riposte. Accepter ses tarifs voudrait dire accepter les autres conditions qu’il nous imposera dans sa réécriture de l’ACEUM et les autres enjeux de nos relations.
La réponse canadienne
Notre premier ministre avec l’appui des premiers ministres des provinces a pris la décision d’imposer des tarifs de 25% sur nos importations en provenance des États-Unis pour une valeur de 155 milliards. Cette décision pourrait rapporter 40 milliards de dollars par an. C’est une décision modérée, sur le terrain choisi par le Président Trump qui évite l’escalade, mais dont l’efficacité peut être mise en doute.
Le nom de la stratégie dollar pour dollar nous laisse croire que la force de la réponse correspond à celle de l’agression. Il s’agit d’un mirage. Nous imposons des droits d’entrée de 40 milliards sur nos importations en provenance des États-Unis qui représentent 1% de leur PIB. Le Président Trump impose de droits d’entrée de 130 milliards $us sur les importations en provenance du Canada qui représentent 20% de notre PIB. Nous ne pouvons pas gagner la bataille sur ce terrain. Le déséquilibre des forces est trop grand.
Pour une réponse économique stratégique
Trois mesures fortes devraient être mises en œuvre pour une réponse qui maximise nos impacts à cout moindre : des taux de tarifs différenciés en tenant compte des caractéristiques du produit et de notre capacité de substitution (ex. un taux de 100% pour le vin américain); des taxes à l’exportations de 25% pour nos produits dans le secteur de l’énergie ( pétrole, gaz, électricité, uranium); des restrictions à l’exportation des minéraux critiques (zinc, nickel, vanadium et autres). La combinaison de ces trois mesures permettrait d’utiliser les avantages stratégiques de notre économie et créer les conditions d’une négociation avec un rapport de force plus équilibré.
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