Le grand air et la chasse, voilà les deux ingrédients qui font de la famille Boily d’Alma une famille soudée. Cette année encore, ils étaient quatre générations à se rendre ensemble à leur territoire de chasse habituel. Ils en sont repartis avec deux orignaux, dont un abattu à l’arbalète par le doyen de la famille, Paul-Armand Boily, 90 ans.
« Il a abattu un orignal à l’arbalète à une distance de 35 mètres avec un tir parfaitement placé au niveau d’une artère vitale. C’était un abattage très propre », raconte son petit-fils, Charles Boily, responsable de l’autre prise. « Ça fait plusieurs années que je vais à la chasse en me disant que ce sera peut-être ma dernière. Alors quand je l’ai abattu, je me suis dit que ça ne pouvait pas mieux terminer ma carrière », confie Paul-Armand Boily.
Mais pour ce dernier, la chasse n’a toujours été qu’un prétexte. Un prétexte pour passer du temps en forêt, et surtout, en famille, explique son petit-fils. « Mon grand-père, il a travaillé en forêt toute sa vie. Et aussitôt qu’il était en congé, il retournait en forêt pour passer du temps avec ses frères, ses enfants. Ça fait 60 ans qu’il chasse petits et gros gibiers. »
Paul-Armand Boily ne revient jamais vraiment bredouille de la chasse, lui qui trouve son compte dans le simple fait de passer du temps avec les siens. En revenir avec un buck dans le camion n’a toujours été que la cerise sur le gâteau. « Penser à mon prochain voyage de chasse avec ma famille, c’est ce qui me tient en vie! », affirme celui qui chassera tant que sa santé le lui permettra. Pour la deuxième cette fois cette année, Paul-Armand Boily était accompagné de son fils, Éric Boily, 58 ans, de son petit-fils, Charles Boily, 30 ans, ainsi que de son arrière-petit-fils, Armand Boily.
Une famille d’archers
Cela fait 30 ans que la famille Boily s’est mise à la chasse à l’arc, ce qui fait de ses membres des précurseurs de la chasse à l’arc au Québec, selon Charles Boily. « Nous avons été parmi les premiers au Québec à enregistrer des orignaux au Québec », dit-il, précisant avoir récolté plus de 20 orignaux mâles depuis 1994.
Charles Boily qualifie de « fine » le style de chasse privilégié par sa famille, qu’il décrit comme suit : « La chasse fine, c’est le fait de chasser l’orignal au sol, de façon stratégique, au lieu de faire ça à partir d’un mirador. On ne sait jamais où les bêtes se trouvent, alors on doit prendre toutes les précautions possibles pour être capables de les trouver et de les approcher. On ne les appâte pas, on procède seulement par appel, comme mon grand-père l’a toujours fait. »
Évolution de la pratique
Charles Boily explique que la façon de chasser de sa famille a évolué au fil des générations. « Mon grand-père, il allait surtout à la chasse parce qu’il aimait être dans la nature. Il ne se souciait pas vraiment d’abattre ou non. C’est plus mon père qui a introduit l’aspect de performance, c’est-à-dire de faire tout ce qu’on peut pour ne pas revenir bredouille. Mais lui, il chassait encore dans les miradors, tandis que moi, j’ai poussé pour qu’on procède de plus en plus au sol. Maintenant, chaque fois qu’il y a un mirador qui tombe, on ne le remplace pas. »
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