Les enjeux liés à l’augmentation des coûts de production et aux changements dans les habitudes de consommation ont occupé une place importante au sein des discussions de l’Assemblée générale annuelle des Producteurs de lait du Saguenay-Lac-Saint-Jean, qui se tenait aujourd’hui à Alma.
Au cours de la dernière année, le coût des intrants des producteurs laitiers s’est considérablement accru. Le prix du diesel a notamment bondi de 56,3%, celui des engrais de 47,4% et celui de l’alimentation animale de 17,4%, indique Michel Frigon, vice-président régional des Producteurs de lait du Québec.
Afin de compenser ces coûts additionnels, le prix du lait a été élevé de 11% depuis février 2022. Une augmentation dont les producteurs laitiers n’ont « pas à avoir honte » puisqu’elle n’est pas arbitraire et a été calculée selon une formule mathématique éprouvée.
« En plus, si on se compare aux autres aliments du panier d’épicerie, je pense qu’on est en deçà de la moyenne d’augmentation des autres produits. »
Selon Michel Frigon, le système de gestion de l’offre qui encadre les produits laitiers permet de maintenir le lait à « un prix intéressant pour les producteurs, mais abordable pour les consommateurs ».
Capacité de transformation insuffisante
Outre l’année 2022, durant laquelle une légère baisse de la demande a été observée, la consommation des produits laitiers est en hausse depuis plusieurs années.
Mais alors que les ventes augmentent, Michel Frigon soutient que les capacités des transformateurs n’ont pas suivi la cadence. Ce faisant, il est aujourd’hui difficile pour les producteurs laitiers de faire transformer l’ensemble de leur production, notamment en beurre ou en poudre de lait.
« Ça va prendre des investissements pour améliorer les capacités de transformation. »
À ce titre, Michel Frigon affirme qu’en fin de journée, les quelque 80 producteurs présents lors de l’Assemblée générale se prononceront sur la création d’un fonds visant à soutenir le développement des capacités de traitement des solides non gras.
« Ce serait vraiment pour aider les transformateurs à investir, parce que si on produit notre lait et qu’on n’est pas capables de le transformer, ça devient un frein à notre développement. »
Les réserves de beurre s’amenuisent
Par ailleurs, Michel Frigon ajoute que l’accroissement des capacités de production est essentiel au maintien des réserves de beurre.
« Le beurre, c’est notre produit tampon. Quand on fait un peu plus de lait que ce qui est consommé, pour adapter notre production, on va fabriquer plus de beurre qu’on va entreposer. »
Or, les réserves de beurre ont commencé à diminuer plus rapidement que la vitesse à laquelle il est possible de les regarnir.
« On n’est pas sur le bord de manquer de beurre, mais c’est important de prévoir le coup. C’est notre réserve stratégique. »
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