Le mois de juin aura été favorable aux travailleurs de la multinationale Rio Tinto. À Alma, les syndiqués FTQ disent avoir signé la meilleure convention collective à vie en ce qui concerne l’organisation du travail excluant les salaires et les fonds de pension déjà négociés antérieurement.
La semaine dernière, les responsables régionaux des activités de la géante australienne annonçaient un investissement de 226 millions de dollars à l’usine de Grande Baie pour reconstruire les fours à cuisson d’anodes. L’investissement permettra en plus de réaliser des études de faisabilité pour le remplacement éventuel des épurateurs et des ponts roulants du centre de production des anodes.
Investissements bien accueillis
Il n’y a pas que les travailleurs de Rio Tinto qui se réjouissent des investissements de la multinationale, les équipementiers de la région et leurs fournisseurs applaudissent aussi. À l’usine de Grande Baie, les appels d’offres ont été lancés et deux contrats ont été alloués à des entreprises de la région. Les travaux qui devraient se poursuivre jusqu’en 2025 accueilleront au moins 180 travailleurs, qui s’ajouteront aux 600 employés de l’usine.
En 2018, l’entreprise qui a grandi dans la région sous le nom d’Alcan, investissait 250 M$ pour rajeunir l’usine Vaudreuil, où l’on transforme la bauxite en alumine indispensable à la fabrication d’aluminium. L’inquiétude des quelque 1000 employés de ce secteur s’estompait, d’autant que l’investissement accordait près de 10 M$ pour la construction d’une usine de filtration des résidus de bauxite afin de réduire l’accumulation des boues rouges, cette tache d’encre sur le bulletin environnemental de la compagnie.
La diversification industrielle
Les investissements dans ce secteur industriel nous rappellent cependant que la région est encore loin de son rêve de la diversification industrielle prêchée depuis des décennies dans les milieux d’affaires de la région. En 2023, Statistiques Canada nous apprenait que la structure industrielle de notre région repose davantage sur le secteur primaire que pour l’ensemble des régions du Québec. La proportion des emplois dans ce secteur au Saguenay demeure deux fois supérieure à celle observée dans l’ensemble du Québec. Bref, l’économie régionale dépend encore beaucoup de l’industrie d’aluminium et de celle de la foresterie.
On croyait sortir la tête de l’eau avec un projet comme GNL, mais il n’a pas passé l’étape de l’acceptation sociale. C’est que révélait un sondage effectué dans l’ensemble de la province. Pourtant, un second sondage d’ISOP commandé par Radio-Canada s’adressant à des répondants du Saguenay-Lac-Saint-Jean, bien au fait du projet, donnait une tout autre image de l’acceptation sociale alors que plus de 60% par la population s’y montrait favorable.
Transition énergétique
Dans la région, on compte sur le virage vers la transition énergétique pour diversifier nos ancrages économiques. First Phosphate, qui vise à conquérir le marché des batteries lithium fer phosphate (celles utilisées dans les véhicules Tesla), a enregistré 1 500 km2 des claims avec des propriétés de phosphate à partir du Lac à L’orignal jusqu’autour de Bégin-Lamarche et Larouche. Parmi les avantages recherchés par ses partenaires de classe mondiale, First Phosphate rappelle qu’au Saguenay on trouve un port en eau profonde, un aéroport national et de la ressource en main-d’œuvre qualifiée.
Il reste à franchir les dernières étapes du processus d’acceptabilité pour voir s’établir dans le parc industrialo-portuaire de Grande-Anse une nouvelle entreprise qui stimulera cette diversification tant souhaitée par notre région mondialement reconnue pour sa production d’aluminium.
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