
La mairesse de Saguenay, Julie Dufour, ne se souvient pas d’avoir rencontré le conseiller Michel Tremblay, après la fameuse déclaration de ce dernier aux médias en 2022. Rappelons qu’alors, le conseiller qui était président par intérim du CA de la Société de transport du Saguenay (STS), avait commenté l’enquête dont faisait l’objet Jean-Luc Roberge, déclarant que « si ce dernier n’avait rien à se reprocher, il reprendrait son poste de directeur général de la STS ».
Mme Dufour dément le témoignage de Michel Tremblay, qui affirmait la semaine dernière que la mairesse l’avait rencontré seule à seul, qu’elle avait piqué une furieuse colère contre lui. « Je n’ai aucun souvenir de cette rencontre », dira-t-elle. Elle ajoute la perception qu’elle a de son conseiller. « Michel Tremblay « est dans la vantardise », il se targue de connaître plein de monde, etc… ».
Au grand étonnement de Mme Dufour, l’attitude de M. Tremblay quant à la perception du rapport de la Vérificatrice générale - et les éléments portants sur la STS en 2022 - a changé du tout au tout du jour au lendemain, selon elle. « Avant la sortie, il minimisait le rapport, disait que ce qu’on y découvrirait ne serait pas grave, que ça ne servirait à rien…Et puis, à un moment donné, quand il savait que la Vérificatrice était pour me présenter le rapport, il a tellement insisté pour y être que je l’ai invité à assister à la présentation. J’ai comme l’impression qu’il avait dû en apprendre des bribes, je ne sais pas… »
Elle dément aussi un autre témoin
De même, la mairesse sortante nie catégoriquement l’existence d’une quelconque liste. « Avez-vous souvenir d’avoir confectionné une liste noire de gens que vous ne vouliez pas dans votre entourage? » lui demande Me Félix-Antoine Michaud. « Il n’y a pas de liste noire, il n’y en a jamais eue », répète-t-elle catégoriquement , démentant ainsi les propos qu’a tenus à ce sujet plus tôt en journée Max-Antoine Guérin.
Des sentiments amoureux?
Julie Dufour a aussi répliqué à d’autres allégations de son ancien conseiller stratégique. Elle confirme que M. Guérin lui avait avoué avoir des sentiments pour elle, mais que ces derniers n’étaient pas réciproques. Elle raconte aussi que l’homme a trompé sa confiance, utilisant même la carte de crédit personnelle qu’elle lui avait prêtée à ses propres fins, longtemps après avoir quitté le Cabinet de la mairesse. « Du temps où il était au cabinet, il avait aussi la responsabilité de ma carte en lien avec la gestion de ma page Facebook professionnelle. Et puis après son départ, je me suis aperçue que mon compte a été débité d'achats que je n'avais pas faits. Il avait noté le numéro et tout, et s’en est servi à des fins personnelles », d’ajouter la mairesse sortante. Puis, en novembre 2023, elle relate que M. Guérin a rappliqué auprès de son directeur de cabinet, Bruce Aziz, cherchant un emploi, ce qui lui a alors été refusé de manière « diplomatique ». « J'avais laissé des instructions très précises à M. Aziz en ce sens », ajoute-t-elle.
Contrat
En date du 8 février 2022, la mairesse sortante confirme qu’à ce moment-là, elle n’avait pas encore entendu parler du renouvellement automatique du contrat du dg de l’époque, Jean-Luc Roberge. De même, des contrats de services confiés à la firme d’avocats Trivium dans le même mois sont un peu nébuleux dans la mémoire de la mairesse. Mais cette dernière se rappelle que les services de Me Michaud (alors chez Trivium) ont été requis pour guider les conseillers. Toujours dans le même mois, avec la démission du conseiller baieriverain Éric Simard, Mme Dufour raconte qu’on s’est rendus compte que le nombre d’administrateurs au sein du CA de la STS n’était pas pleinement atteint. « On a aussi profité de cette fenêtre d’opportunité pour qu’il puisse atteindre davantage de membres ».
Contrat de Roberge
Concernant le fameux contrat « à renouvellement automatique de l’ex-dg Roberge, elle confiera, suivant l’interrogation de Me Marius Ménard : « Je n’ai jamais vu le contrat le contrat de M. Roberge. C’est M. Crevier qui m’a informée de ce renouvellement automatique. Le congédiement de Jean-Luc Roberge a été fait par le conseil d’administration de la STS, suivant la rapport de la Vérificatrice générale », niant aussi du coup une recommandation qui aurait été faite directement par le Cabinet de la mairesse, tel qu’en a témoigné Jean-Marc Crevier la semaine dernière.
Prochains témoignages
Les témoignages reprendront mardi matin avec une contre-preuve, alors qu'on aura l'occasion d'entendre l'actuelle responsable des communications de la STS, Ève-Marie Lévesque, de même que le conseiller municipal sortant (et membre de l'Exécutif) Kevin Armstrong.
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