Le témoignage de la jeune fille de 10 ans, Sophia Pagé, qui a confié en pleine assemblée du conseil de ville de Saguenay craindre le voisinage de la Maison des sans-abris de Chicoutimi, a suscité beaucoup de commentaires mardi.
:« Ce matin, quand on est sorti dehors, on a attendu des sans-abris crier, et ce n’est pas la première fois que ça arrive. Des fois je demande à ma mère si je peux aller chez mon père, parce que j’ai trop peur. Les sans-abris viennent sur notre terrain pour faire leurs besoins et se droguer. On a même dû, mon frère et moi, se rendre chez la cousine à ma mère puisque l’on ne se sentait pas en sécurité », a raconté la jeune fille, devant la mairesse Julie Dufour et les élus municipaux, lors de la période de questions.
Sa mère, Catherine Pagé, a ensuite pris la parole en déplorant, notamment, le manque criant de ressources policières dans le secteur.
« J’aimerais sincèrement que les services de police soient beaucoup plus présents. Ce que je retrouve sur mon terrain est inacceptable. Ce que mes enfants voient, est inacceptable. Je n’aurais jamais cru devoir à expliquer à mes enfants ce qu’est une seringue, mais par besoin de survie, à défaut qu’ils ne touchent jamais à ça, j’ai dû leur expliquer ce qu’est ce danger », a-t-elle lancée.
Cette dernière a poursuivi en émettant avoir fait la tournée de ses voisins, et qu’elle a décidé de parler en leur nom et pour leur sécurité dans cette situation quelque peu déplorable.
« Il y a des gens plus âgés aussi, dont une dame de 85 ans qui habite seule et qui est à moitié sourde. Elle se réveille parfois durant la nuit. Elle remarque qu’il y a des sans-abris sur son terrain en train de fumer un joint, ou elle peut simplement se faire voler les concombres de son jardin. Je suis venu parler de ma situation, mais les gens dans le quartier la vivent aussi », a-t-elle conclu.
Réactions et pistes de solution
La mairesse de Saguenay, Julie Dufour, a commentée l’affaire en faisant allusion aux deux revers de la médaille, soit le scénario vécu par les itinérants et celui vécu chez les citoyens.
« Comme mère de famille, je trouve ça déchirant. Les personnes en situation d’itinérance ont leur lot de problèmes, ce pourquoi il faut les aider et les appuyer. D'un autre côté, c’est sûr que de vivre ça au quotidien, de me faire dire que c’est long avant que la police soit sur les lieux, clairement que je vais prendre rapidement contact avec madame Pagé. »
À l’issue de la séance du conseil, le président de la Commission de Sécurité publique, Kevin Armstrong, a cherché à se montrer rassurant suivant les doléances et craintes tout à fait légitimes de la fillette.
« Je pense qu’il faut rappeler à tout le monde qu’il y a des mesures concrètes en place, entre autres le projet UNIS, on travaille avec le CIUSSS, on a déployé davantage d’effectifs sur le terrain. Il y aussi des sommes qui ont été ajoutés au budget avant même que cette problématique-là prenne plus d’ampleur ». Il ajoute que « ce qu’on a entendu de la jeune aujourd’hui c’est tout à fait compréhensible, c’est normal, on ne peut pas le rejeter du revers de la main. On a une situation qui est appelé à croître et on travaille tous ensemble pour la régler sur le terrain. »
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