
L’audience de l’ex-dg de la Société de transport du Saguenay (STS), Jean-Luc Roberge, qui conteste son congédiement par la ville de Saguenay devant le Tribunal administratif du travail (TAT), s’est poursuivie mardi après-midi, devant la juge Myriam Bédard. L’incident qui a fait en sorte que le conseiller Michel Tremblay perde son poste sur le Comité exécutif de Saguenay a notamment refait surface.
“Michel Tremblay avait acheté de la publicité sous forme de deux panneaux pour la faire installer sur deux de nos autobus, dans le cadre de la campagne électorale de 2021, je l’ai su par la force des choses. En temps normal, c’est le directeur des opérations qui discute avec les conseillers municipaux, surtout dans le cadre de suivis pour des plaintes, la propreté des bus, le service, etc…” Or, lors du fameux incident en question, il n’y avait plus de directrice des opérations en service à la STS. “Surtout que nous avions aussi des conseillers municipaux sur le CA, donc on avait à échanger avec eux assez souvent”, de poursuivre M. Roberge. “En septembre 2021, quand M. Tremblay s’est aperçu que les deux panneaux publicitaires qu’il avait payés ne circulaient pas dans son quartier de la Côte-Réserve, il m’a texté. Comme je n’avais plus de directeur des opérations, je me suis retrouvé à gérer le problème. Si j’avais eu quelqu’un à ce moment-là aux opérations, c’est cette personne qui aurait discuté avec M. Tremblay. Dans le délai, Stéphane Dufour a été engagé comme directeur des opérations, c’est lui qui a ensuite pris le relais, à ma demande”.
Influence de Michel Tremblay?
L’implication du conseiller municipal Michel Tremblay comme administrateur sur le CA de la STS a été expliquée par M. Roberge. “Michel Tremblay était un de nos poteaux à la STS. Il était présent à toutes les réunions, supportait les gestionnaires et le comité des ressources humaines, dans les embauches de personnel. Michel est un conseiller qui connait beaucoup de monde, mais en aucun temps cette connaissance n’a été utilisée pour embaucher un des ses collègues de Postes Canada, avec qui en plus il jouait à la balle molle”. Jean-Luc Roberge a ainsi répété que l’embauche d’un directeur des opérations à la STS, en l’occurrence Stéphane Dufour, n’a nullement subi l’influence de Michel Tremblay qui le connaissait, les deux hommes ayant travaillé pour Postes Canada. “M. Dufour était le meilleur candidat, avec un beau dossier. Quand ce fut le temps de passer des entrevues, M. Tremblay s’est retiré du comité qui était aussi formé par le consultant externe Daniel Lesage, par Mme Mélanie Tremblay et par moi-même. Michel Tremblay n’a jamais influencé personne pour que Stéphane Dufour soit embauché”. Jean-Luc Roberge a même défié l’avocat de la ville, Me Félix-Antoine Michaud. “Faites venir Daniel Lesage, il vous le dira!”, a-t-il lancé au procureur. Me Marius Ménard a alors lancé à son client, diplomatiquement: “M. Roberge, ce n’est pas votre rôle…”
Embauche du dga
Il a aussi été question de l’embauche de Frédéric Michel en 2021, l’actuel directeur général de la STS. Ce dernier avait été recruté à l’origine à titre d’adjoint à la direction générale, donc en l’occurrence à M. Roberge. Ce dernier a expliqué qu’il ne voyait aucun problème à travailler de concert avec son directeur général adjoint (dga). L’idée d’avoir engagé un consultant pour soutenir la direction a aussi été abordée. M. Roberge a expliqué avoir engagé un consultant à l’époque pour optimiser l’efficacité du nouveau dga Frédéric Michel, et non pour lui nuire, désirant qu’il soit à ce nouveau poste le plus longtemps possible, sans chercher à bousculer qui que ce soit. Jean-Luc Roberge a aussi confié s’être adressé à M. Michel, un ancien avocat de formation, lui disant de gérer ses dossiers comme un dga et non comme un avocat.
Véhicule de fonction
En ce qui a trait à l’utilisation d’une voiture de fonction, M. Roberge a raconté avoir utilisé une voiture de fonction dès qu’il a été nommé au poste de dg, quittant alors sa fonction de directeur des opérations et succédant alors à Jacques Munger en tant que directeur général. “On m’a offert la voiture et je l’ai utilisée sensiblement de la même manière que M. Munger, à des fins professionnelles, le matin, le midi et le soir, de même que lors de rencontres professionnelles. Je travaillais même souvent dans mon véhicule”. L’ex-dg a aussi précisé qu’il partageait ce véhicule de fonction, le mettant à la disposition d’employés de la STS qui avaient à se rendre à l’extérieur. “Ça évitait d’avoir à louer des véhicules de location”. Puis est arrivé le moment de renouveler la flotte des véhicules de fonction. Le nouveau véhicule, qui arborait un logo de la STS, a toutefois vu ce dernier enlevé par l’ex-dg. “Nous étions en période de négociations et comme ça chauffait un peu, j’ai enlevé le logo de sur mon véhicule”, a-t-il expliqué.
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