Hébertville pourrait devenir la capitale de la biométhanisation au Saguenay-Lac-Saint-Jean alors que non pas une, mais bien deux usines de biométhanisation pourraient y voir le jour au cours des prochaines années.

En effet, l’entreprise Keridis BioÉnergie projette aussi de faire construire une usine de biométhanisation à Hébertville, plus précisément sur le site qui accueille actuellement les installations d’Éco-Luzerne à quelques pas de l’Écocentre. C’est d’ailleurs non loin de là qu’Ausime Énergie entend implanter la sienne, quoique de l’autre côté de la route 169. Il ne s’agit cependant que d’une coïncidence puisque les deux entreprises mènent leur projet de façon complètement indépendante.

Pour sa part, Keridis BioÉnergie estime que son usine sera en mesure de produire environ 3,5 millions de mètres cubes de gaz naturel renouvelable (GNR) par année, soit environ ce qu’il en faut pour alimenter en électricité 5 000 à 6 000 résidences par année.

Pour ce faire, elle devra s’assurer d’avoir accès à 70 000 tonnes de matières résiduelles, les mêmes qui alimenteront l’usine d’Ausime Énergie, c’est-à-dire du lisier, des résidus agricoles ainsi que des coproduits végétaux.

La responsable de projets Nalini Gascon indique que le coût total du projet environnera les 38 M$. Elle précise que Keridis BioÉnergie s’apprête à terminer son étude de préfaisabilité en vue de l’obtention de la subvention de 15 M$ offerte dans le cadre du Programme de soutien à la production de GNR. Les travaux devraient pouvoir débuter à la mi-2025 pour une entrée en activité de l’usine en 2027.

Trois emplois permanents seront créés et le GNR produit sera en majeure partie vendu à Énergir.

Donnant-donnant

L’usine de Keridis BioÉnergie produira également beaucoup de digestat. L’entreprise souhaite instaurer un modèle d’échange avec les producteurs agricoles, explique Nalini Gascon. « Nous nous occuperons de tout l’aspect du transport : c’est nous qui irons chercher les résidus chez les producteurs agricoles, et c’est nous qui leur ramènerons gratuitement le digestat en échange de leurs résidus. Pour les résidus qui sont des coproduits végétaux, comme des balles de foin pourries, nous allons les rémunérer étant donné que ce type de résidus possède une forte valeur méthanogène, contrairement au lisier, par exemple, qui ne produit pas beaucoup de gaz. »

De plus, en raison de sa forte valeur fertilisante, le digestat issu de la biométhanisation permettra aux producteurs agricoles de réduire leurs dépenses en fertilisants chimiques. 

Keridis BioÉnergie est une entreprise née de l’association du Groupe KEON et de la société Viridis Environnement. Elle compte la coopérative Nutrinor parmi ses actionnaires.