J’étais de ceux qui croyaient fermement que l’arrondissement de Chicoutimi de la ville de Saguenay souffrait d’un déséquilibre budgétaire par rapport aux autres arrondissements. Je me souvenais cependant que cette perception était également véhiculée du temps de l’administration du maire Jean Tremblay.
M’est alors venue en mémoire une étude comparative que le cabinet du maire avait rendue publique. Or, ce rapport exhaustif démontrait sans l’ombre d’un doute que les comparaisons avantageaient l’arrondissement de Chicoutimi. Restait à savoir si depuis, les choses ont changé. Eh bien…non!
Dépenses par arrondissement
D’abord, il faut prendre en compte le nombre de citoyens par arrondissement et ensuite effectuer un calcul, per capita. Puis, on doit compiler les investissements dans les travaux de toute nature : voirie (confection des routes), loisirs, culture, etc… Se faisant, Chicoutimi l’emporte encore au chapitre des investissements. Alors…d’où vient cette perception? En grande partie, sans doute, de la différence de superficie de territoire.
Plus d’agriculture à Chicoutimi
À titre d’exemple, compte tenu qu’une grande partie de l’ex-municipalité de Laterrière comme celle de Canton-Tremblay appartiennent à l’arrondissement de Chicoutimi, on compte plus de terres agricoles à Chicoutimi qu’à Jonquière. Plus de rangs aussi et près de 680 kilomètres de route, beaucoup plus qu’à Jonquière. Or, forcément, les investissements sont moins concentrés. On y constate aussi beaucoup d’incongruités. Ainsi, si la base militaire de Bagotville est sur le territoire de l’arrondissement de La Baie, le nouveau carrefour giratoire sur l’autoroute Alma-La-Baie, lui, se situe sur le territoire de l’arrondissement de Chicoutimi et les investissements qu’on a dû y consentir aussi.
Étalement urbain
Le problème de l’étalement urbain caractérise ce vaste territoire. Les développements commerciaux pointent aux quatre coins et laissent le centre-ville loin de l’achalandage désiré. À travers les différentes administrations qui se sont succédées des règlements d’urbanisme souhaitaient la concentration de certains services au centre-ville, mais les pressions des investisseurs ont eu raison de ces lois à force de dérogations. Des quartiers ont poussé vers le sud et les services ont suivi. Bref, une grande partie des sommes consenties à l’arrondissement de Chicoutimi s’éparpillent sur l’ensemble du territoire sans jamais qu’un de ses investissements soit assez important pour qu’il fasse la manchette.
Jonquière privilégiée?
La plupart des grandes industries installées à Saguenay, exception faite de Rio Tinto Laterrière, produisent sur le territoire de l’arrondissement de Jonquière. De plus, c’est là aussi qu’on retrouve un réseau électrique qui distribue sur une partie du territoire.
À ce compte-là, l’arrondissement de Jonquière devrait être privilégié.
Cependant, l’arrondissement de Chicoutimi compte sur la majorité des commerces à grandes surfaces de même que sur les institutions (en lieu de taxes) et les chefs-lieux des entreprises de services et firmes de professionnels. L’arrondissement compte désormais sur deux barrages hydroélectriques qui, une fois le montant payé pour l’emprunt nécessaire à l’édification de ces nouvelles infrastructures, rapportent quelques 8M$ annuellement à la ville.
Là non plus, l’arrondissement de Chicoutimi n’est pas surclassé. Alors c’est du côté de la perception qu’il faut chercher les lacunes de Chicoutimi. Les conseillers de Jonquière sont sur toutes les tribunes alors que ceux de Chicoutimi semblent carrément bâillonnés. Un constat inquiétant après cette première année de mandat.
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