Il y a quelques années, un couple d’amis proches apprenait que leur bébé souffrait d’une déficience intellectuelle. Tous les proches, dévastés par cette nouvelle, cherchaient les mots pour compatir avec les parents.
Pourtant, à la surprise générale, la mère et le père solidairement demeuraient stoïques devant l’épreuve, plus déterminés que jamais à aider leur fils à s’intégrer à une société qui ne fait pas toujours de cadeau à la différence.
Portée des jeux
Ce souvenir m’est récemment remonté à la mémoire. C’était à l’occasion de la conférence d’informations officialisant les Jeux Olympiques spéciaux présentés à compter de jeudi prochain à Saguenay, principalement sur les sites de l’arrondissement de Jonquière. Quand les ambassadeurs de l’événement Olivier Martel et Audrey Savard se sont présentés au micro, on a pu saisir toute la portée de la tenue de ces jeux.
Ces athlètes dits « spéciaux » représentent l’exemple vivant que le sport peut transformer la vie des personnes présentant une différence ou une déficience. Martel et Savard, en plus de leur pratique sportive multidisciplinaire occupent un travail régulier, elle dans le domaine social et de la santé, lui comme commis-comptable pour une entreprise de la région.
Intégration et inclusion
Quand on rencontre ces ambassadeurs, on comprend toute la différence entre ce qu’on appelait encore, il n’y a pas si longtemps l’intégration et qu’eux définissent comme l’inclusion. Audrey l’a très bien expliqué en rapportant ce qu’elle vivait au début de son intégration. « On m’acceptait, mais on m’ignorait. Aujourd’hui, dans les groupes où je fais du sport ou d’autres activités, on ne fait plus la différence ». Elle se sent désormais incluse.
Pareil pour Olivier, ambassadeur autiste présentant une légère déficience intellectuelle. Il n’attend plus qu’on l’invite : il s’introduit de lui-même dans la société qui lui ouvre toute grande la porte de l’inclusion.
Solidarité et bénévolat
Un autre aspect de ces jeux spéciaux tient de la mobilisation du milieu pour faire de cet événement bisannuel un succès. Pas moins de 350 personnes bénévoles du milieu se rendent disponible autour des six sites de compétition. Les parents, bien sûr, mais plein de gens complètement désintéressés. Et soulignons l’apport important des bénévoles. Ces gens qui sont issus de cette culture du bénévolat développée dans les milieux jonquiérois, et reconnus régionalement à travers les grands événements comme les Championnats du monde de canoë- kayak, les Jeux du Québec et le tournoi de hockey pee wee. Sans oublier le Patro, véritable lieu de formation du travail bénévole.
Les bénéfices
Les athlètes et accompagnateurs qui proviennent de seize régions du Québec laisseront dernière eux beaucoup plus que des bénéfices matériels. En cette époque où la question de la santé mentale n’a jamais été aussi préoccupante, où les réseaux sociaux transforment nos vies et provoquent des questionnements sur leurs effets, on ne saurait mettre trop l’emphase sur ces activités récréatives qui transforment le quotidien de ces personnes dites spéciales.
À les voir aller, il est à se demander dorénavant si ces gens présentant une différence et qu’on définit comme étant « spéciaux » ne sont pas plus équilibrés que bien des gens dits « normaux ». Allez les voir s’exécuter sur les différents sites de compétition, du jeudi 2 au dimanche 5 mars prochain. Vous comprendrez toute la fierté que leurs parents ressentent d’avoir persévéré dans l’accompagnement de leur progéniture vers une vie pleine et active. (NDLR : plus de détails au jeuxhiverosq2023.com )
(418) 546-2525
ckaj@ckaj.org