La crise du logement actuelle est « historique » soutient Fabrice Fortin, directeur aux relations gouvernementales et affaires publiques à l'APCHQ. D’ici 2030, il faudrait construire environ 1,2 million de logements, et les construire 15 fois plus rapidement, pour que l’offre et la demande du marché de l’habitation du Québec retournent à l’équilibre.
C’est dans ce contexte que l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) fait actuellement la tournée du Québec afin de rencontrer des entrepreneurs en construction résidentielle et en rénovation et d’identifier les principaux enjeux avec lesquels sont aux prises. L’APCHQ, qui s’est arrêtée au Saguenay-Lac-Saint-Jean la semaine dernière, transmettra ensuite les doléances des entrepreneurs à tous les paliers de gouvernements.
Déjà, l’organisation a une bonne idée de ce qui doit être amélioré afin de stimuler la construction d’habitations.
Trop de paperasse
D’abord, plusieurs entrepreneurs se sont plaints des délais administratifs trop longs pour la demande de permis. « Pour Saguenay et pour le Lac-Saint-Jean, ce qu’on a le plus entendu, c’est la lourdeur administrative liée à la demande de permis. Au niveau municipal, par exemple, l’émission des permis de construction prend souvent du temps. »
Aux dires des entrepreneurs, le délai moyen pour l’obtention d’un permis serait de deux semaines à Saguenay et d’un mois au Lac-Saint-Jean. Si cela peut paraître raisonnable, Fabrice Fortin rappelle que « c’est du temps où les entrepreneurs ne sont pas sur les chantiers. Parfois, ils peuvent passer 25 % ou plus de leur temps à remplir de la paperasse. »
Or, poursuit-il, « les PME qu’on représente ont souvent juste quelques employés. Elles peuvent donc difficilement se permettre d’avoir du monde dans la paperasse. Alors nous, notre objectif, c’est de réduire cette paperasse-là en faisant de la représentation auprès des gouvernements. »
Coûts de construction
L’augmentation des coûts de construction, notamment des matériaux, a également été mentionnée à plusieurs reprises en tant que frein à la construction résidentielle. À défaut d’une solution miracle, Fabrice Fortin fait remarquer que le taux d’intérêt directeur du Canada a été abaissé à 4,25 % au début de septembre. Il s’agissait de la troisième baisse depuis juin et la tendance devrait se maintenir à la baisse au cours des prochains mois, favorisant ainsi un regain des mises en chantier.
Main-d’œuvre
Le manque de bras contribue aussi au ralentissement de la construction résidentielle. Si la situation tend à s’améliorer, Fabrice Fortin laisse entendre qu’encore beaucoup de ses membres peinent à trouver toute la main-d’œuvre dont ils ont besoin. L’APCHQ représente environ 20 000 entreprises en construction et en rénovation.
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