Les coupes récemment annoncées dans les services de francisation au Québec auront de lourds impacts sur le milieu entrepreneurial de Lac-Saint-Jean-Est alors que de nombreuses entreprises s’appuient sur des travailleurs issus de l’international.
Au Centre de services scolaire du Lac-Saint-Jean, ce sont 139 étudiants à la formation aux adultes qui verront leurs cours de francisation s’interrompre abruptement en janvier 2025 faute de financement. Dans plusieurs cas, il s’agit de personnes occupant un emploi dans des entreprises de la MRC de Lac-Saint-Jean-Est. Sur le terrain, les inquiétudes sont déjà palpables, comme en témoigne une employée œuvrant à la francisation du personnel au sein d’une entreprise. Cette dernière souhaitant garder l’anonymat, nous l’appellerons Mélanie.
« Nous avons des travailleurs qui sont de nouveaux arrivants et qui arrivent ici sans parler un mot de français, et maintenant, ils n’auront plus aucune aide [pour apprendre le français], explique-t-elle, appréhendant les difficultés évidentes que cela risque d’engendrer sur le plan des communications au sein de son organisation.
Mélanie soulève aussi les conséquences qu’aura la suspension des classes de francisation sur les enfants des travailleurs étrangers concernés. « Avant, lorsque les parents étaient au travail, ils pouvaient laisser leurs enfants à la classe de francisation, ce qui permettait par aussi la création de tout un réseau social. Maintenant, ce ne sera plus possible. »
LAR Machinerie toute aussi préoccupée
À Métabetchouan-Lac-à-la-Croix, le directeur des ressources humaines de LAR Machinerie, Tony Duchesne, partage les préoccupations de Mélanie.
« C’est certain que les coupes en francisation vont nous nuire en termes de développement organisationnel », dit-il. Il soutient que les employés de LAR Machinerie suivant actuellement des cours de francisation chez Forgescom ne pourront pas reprendre leur formation en janvier prochain en raison des coupes.
Tony Duchesne craint par ailleurs que la plus grande difficulté d’accès aux services de francisation réduise les chances de certains de ses employés d’obtenir la résidence permanente, qui exige un certain niveau de maîtrise du français. LAR Machinerie emploie environ 25 travailleurs provenant de l’international. L’entreprise pourrait en perdre plusieurs d’entre eux en raison des compressions budgétaires en francisation et de la réduction du seuil d’immigration annoncée cet automne par le fédéral.
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