On a construit un quai est des installations d’accueil pour les bateaux de croisières à La Baie, une bibliothèque, une station d’accueil touristique et un stade de soccer couvert à Jonquière mais toujours rien de majeur de la part de la ville pour l’arrondissement de Chicoutimi. Peut-être parce que les ambitions des chicoutimiens dépassent souvent la capacité de payer.

Le centre multifonctionnel convoité commandait des investissements d’au moins 60 million$ qu’on espérait aller chercher auprès des gouvernements supérieurs. La plus haute subvention, mis à part celles obtenues pour la route à quatre voies, durant les vingt années de Jean Tremblay à la mairie, a été de 30 M$, partagé entre les deux gouvernements, provincial et fédéral. Pour ce centre multifonctionnel, Saguenay n’a obtenu aucune subvention des autres gouvernements et dans l’état actuel des finances à Saguenay, mieux valait oublier ce projet.

Nouveau projet

Bien que l’idée d’un centre multifonctionnel au centre-ville de l’arrondissement de Chicoutimi s’inscrive dans une logique de développement urbain écologique et moderne on voit mal comment on pourrait financer un tel projet dans le contexte inflationniste actuel. Et voici que la mairesse actuelle, Julie Dufour, soumet à l’étonnement de tous, même des élus autour de la table, un appel d’offre visant à embaucher un expert pour déterminer quel projet s’inscrirait le mieux pour s’établir sur le site exceptionnel de la zone ferroviaire.

Ce lapin sorti de son chapeau avait tout de même le mérite de répondre à un besoin pressant pour la ville de Saguenay : offrir de nouveaux logements pour attirer de la main d’œuvre et des étudiants étrangers, accroître la compétitivité de Saguenay dans le contexte de la rareté de la main-d’œuvre.  Pour la question de la décontamination, Saguenay n’a pas le choix d’aller de l’avant. Une subvention gouvernementale de 10 millions$ est sur la table à cette fin et la ville doit agir avant la date de préemption sous peine de la perdre.

Improvisation

Au cours de la séance du conseil d’arrondissement qui a suivi l’annonce de ce projet, le sujet est revenu sur la table devant des citoyens qui se disent membres de la Coalition avenir Chicoutmi. On doit comprendre que ni eux, ni les conseillers n’avaient été mis au courant des intentions de la mairesse. C’est qu’en point de presse, quelques jours auparavant, Mme Dufour a mis la charrue avant les bœufs en allant plus loin que l’appel d’offre et en mentionnant son intention d’installer entre autres sur cette zone décontaminée des logements afin de densifier le centre-ville.

Cette improvisation a déplu tant aux conseillers qu’aux membres de l’ACA. Venant d’une ex-conseillère pour qui la transparence a été le cheval de bataille durant son séjour dans les administrations municipales des dernières années, c’était pour le moins étonnant.

Redressement

Les conseillers de l’arrondissement ont tenté de redresser la situation, mais il n’en demeure pas moins qu’encore une fois un dossier touchant l’arrondissement de Chicoutimi traîne en longueur. Il reste un peu plus de deux ans pour remplir une promesse faite par le conseiller municipal et responsable des finances de la ville, Michel Potvin, de trouver un projet qui puisse satisfaire une bonne partie de la population pour ce site qui, jusqu’à présent, sert de déserte pour les motorisés en quête de spectacles gratuits.

Une fois l’expert choisi pour évaluer la faisabilité d’une quelconque réalisation sur ce site, un comité formé pour l’occasion devra examiner ces recommandations et choisir la bonne formule. Gageons qu’avant que toutes ces délibérations prennent fin, les citoyens de Chicoutimi se seront présentés aux urnes une nouvelle fois.