
Claude Boutin n’est pas simplement un nom associé à la scène musicale ou artistique régionale. Derrière le personnage public se cache aussi un célébrant et un accompagnant de fin de vie. Deux rituels qui agissent comme le Yin et le Yang, mais qui comportent certaines similarités dont M. Boutin ne peut se détacher.
Animant des cérémonies de mariage depuis neuf ans et des funérailles depuis quatre ans, Claude Boutin voit dans son métier une façon de rappeler l’importance de ces pratiques qui tendent à se perdre avec le temps.
« C’est quelque chose qui est nécessaire à mentionner, mais il y a des gens qui tassent la religion en pensant que les rituels vont tomber avec. Ça n’a aucun rapport. Des rituels, nous les avons dans la vie courante: s’ouvrir une bière en finissant de travailler, prendre son café devant un lac le dimanche matin ou encore le souper de famille tous les dimanches soir. Les rituels, ça nous aide à nous centrer, à nous sentir en sécurité. On arrête le temps, on est dans le moment présent. Je trouve ça égoïste de ne pas vouloir de funérailles, par exemple. Pense à ceux qui restent et à leur processus de deuil », insiste-t-il.
M. Boutin est d’ailleurs en train de mettre sur pied une conférence portant sur les bienfaits des rituels et qui sera présentée lors du Colloque de soins palliatifs en octobre prochain. Un second projet, à plus grande échelle cette fois, pourra être découvert par la population le 15 septembre, comme en témoigne le principal intéressé.
« Je mets en place une émission de télé qui sera diffusée sur NousTv, intitulée Face au départ. On y mettra en lumière l’humanisation de la fin de vie, pour donner des outils aux gens qui sont confrontés à ces réalités. »
Semer de la joie, peu importe le contexte
Pour celui qui coordonne de 20 à 25 mariages et plus de 50 funérailles par an, la clé du succès est d’être présent et à l’écoute, le tout en semant de la joie peu importe les circonstances.
« J’essaie toujours d’avoir un petit rire, un petit sourire, pour tenter d’apaiser le stress, la peur ou la tristesse que vivent ces personnes-là », indique-t-il.
Il rappelle que les gens peuvent demander leur propre célébrant, afin d’avoir un service 100% personnalisé, mais surtout qui va répondre à leurs besoins.
« C’est essentiel d’écouter la famille et ses désirs. À titre personnel, je peux passer trois heures à discuter avec ces gens s’il le faut. C’est souvent le cas lors de suicides ou de morts subites d’enfants, dont je m’occupe beaucoup d’ailleurs. Être célébrant, c’est aussi d’accepter et d’accueillir toutes les religions et les rituels, dans le respect. »
Outre sa présence constante, Claude Boutin s’occupe de tout l’aspect logistique des divers rituels, que ce soit la lecture des textes de loi et l’échange des alliances lorsqu’il est question d’un mariage, à un accompagnement plus approfondi avec les proches d’un défunt ou d’une défunte avant des funérailles.
« Il y a certaines personnes qui sont déjà venues me voir pour me dire que mes cérémonies avaient guéri quelque chose en elles. Je ne suis pas meilleur qu’un autre et ça ne veut pas dire que je suis bon pour tout le monde non plus! »
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