La Ville de Saguenay a dévoilé le 30 mai dernier un ambitieux plan pour revitaliser le centre-ville de Chicoutimi d’ici 15 ans. La mairesse Julie Dufour a qualifié l’évènement d’historique.
L’annonce a été faite en grande pompe sur la Place du citoyen en présence de nombreux invités. Cette vision du centre-ville d’ici 2040 prévoit la construction de logements, ainsi que l’ajout de commerces, de bureaux et d'espaces publics. Selon Saguenay, il y a un potentiel de 1850 unités de logement dans ce secteur et la possibilité de développer 400 000 pi2 de nouveaux espaces commerciaux et à bureaux.
L’architecte Éric Rivard a souligné que le centre-ville dispose déjà de plusieurs atouts, dont la zone portuaire et la rivière Saguenay qu’on souhaite mettre en valeur. Il propose d’ailleurs de créer des percées visuelles pour se réapproprier la rivière, notamment en retirant la bretelle d’accès à l’autogare à partir de la rue Racine. L’ancienne emprise du chemin de fer appelée la traverse du Coteau deviendrait aussi un corridor de biodiversité et de mobilité pour les piétons et les cyclistes.
« On propose de transformer la traverse qui se rendait jusqu’à la zone ferroviaire pour permettre de s’y déplacer à pied ou en vélo, en ajoutant de la verdure. Et toutes les autres rues perpendiculaires, Riverain et Lafontaine notamment, seraient reliées à la traverse jusqu’à la rivière », a mentionné Éric Rivard.
Bâtiment d’envergure
Promotion Saguenay et l’UQAC souhaitent également piloter la construction d’un bâtiment public d’envergure sur la rue Racine regroupant les secteurs de l’innovation, de l’entrepreneuriat et du numérique. La mairesse a déclaré que cette vision du développement générera une nouvelle effervescence, tant sur le plan social qu’économique. Les citoyens verront naître un endroit où il sera agréable de travailler, d’étudier et de vivre selon elle. Julie Dufour n’a pas précisé le coût total de ces projets, mais soutient que Saguenay a déjà commencé à travailler pour réaliser ce plan d’ici 15 ans.
Annonces à venir
Plusieurs annonces s’en viennent a-t-elle ajouté, et le secteur privé sera aussi appelé à contribuer financièrement. « Dès cet été, on va faire la réfection d’infrastructures souterraines de certaines rues pour se préparer. Nous donnerons aussi un mandat bientôt pour le mobilier urbain. Des appels de projets sur la zone ferroviaire pour les promoteurs seront aussi lancés. Quant aux édifices, on pense que des travaux pourraient commencer dès l’année prochaine. »
De son côté, le directeur général de la ville, Gabriel Rioux, a rappelé que plusieurs consultations ont été menées auprès de la population et des commerçants pour développer cette vision du centre-ville. Plus de 2 000 personnes ont été impliquées dans ce processus pour définir les actions à venir des 15 prochaines années.
« Les services de la Ville sont déjà à l’œuvre avec les partenaires du milieu afin que cette vision se concrétise, a souligné le directeur général. La planification des travaux sera évidemment réalisée en accord avec le plan particulier d’urbanisme récemment adopté. »
Réactions enthousiastes
La nouvelle vision du centre-ville de Chicoutimi proposée par Saguenay a reçu un très bon accueil parmi les invités présents lors de son dévoilement, principalement du milieu des affaires. Visiblement emballée, la présidente-directrice générale de la Chambre de commerce et d’industrie Saguenay-Le Fjord (CCISF), Sandra Rossignol, a dit ressentir de la fierté. « C’est une cassure avec le passé. Enfin, on peut rêver! Il faut y croire parce que la revitalisation d'un centre-ville, c'est un catalyseur de l’économie. On en a besoin et c’est extraordinaire ce qui s’en vient. »
Sandra Rossignol est convaincue que les gens d’affaires vont emboîter le pas pour que les projets se réalisent. « On va en parler à nos membres et il va y avoir un engouement. La mobilisation est extrêmement importante. On est à la porte de projets incroyables et les entrepreneurs vont être là. »
Étape par étape
Le conseiller municipal Jacques Cleary, qui est également le président de l’arrondissement Chicoutimi, voit aussi ce plan sur 15 ans d’un très bon œil. « Pour une fois, on a un projet commun approuvé par tout le conseil municipal. On a statué à l’unanimité qu’il s’agit d’une belle vision qu’on se donne. Il faut y aller étape par étape, mais la zone ferroviaire va se développer maintenant qu’elle est complètement décontaminée. Des gens vont vouloir investir dans des commerces de proximité. On va avoir une belle mixité d’usages et c’est le souhait des citoyens consultés. »
Jacques Cleary croit que le prochain conseil municipal ne pourra pas tabletter cette vision. « Nous, ils nous restent un mandat d’un an et demi. Le prochain conseil va devoir continuer dans cette direction. Il ne faut pas tout recommencer, parce que c’est un travail de 5 ans. J’imagine que le prochain conseil va être assez sérieux pour continuer les démarches. Ce serait une belle carte postale. »
De son côté, le conseiller Marc Bouchard a qualifié cette vision de très intéressante et estime qu’elle correspond à ce que les groupes et intervenants consultés expriment depuis 4 ou 5 ans. « C’est une belle vision de mixité commerciale, d’affaires et résidentielle. Si on veut avoir un centre-ville vivant, il faut aussi de la verdure à travers ça. Et penser aux piétons, aux cyclistes et aux automobilistes également. »
Déjà plusieurs attraits
Lui aussi rappelle que le secteur a déjà plusieurs attraits. « On a un beau front sur la rivière et un beau parc qui est la zone portuaire. Les percées visuelles dans les rues transversales qui mènent au Saguenay avec de la verdure et la traverse du Coteau, c’est très intéressant. La proximité de l’hôpital, du cégep et de l’université nous permet aussi de faire des liens intéressants. »
Quant à Mireille Jean, elle s’est réjouie de voir ainsi reconnu encore une fois le centre-ville de Chicoutimi comme le principal à Saguenay. « C’était un exercice pour expliquer aussi ce que ça signifie être un centre-ville dans une ville de la taille de Saguenay. C’était très pertinent de le faire. Pour moi personnellement, c’est un peu l’aboutissement du travail que je fais depuis deux ans, c’est-à-dire que les gens comprennent son importance. On parle de densité, de mixité, de mettre de la verdure afin de créer un lieu de rassemblement. »
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