
La cause de la contestation du congédiement de l’ex-greffière de Saguenay, Caroline Dion, se poursuit ce vendredi à Québec, présidée par le juge Dominic Fiset du Tribunal administratif du Travail (TAT). C’est donc par la suite du contre-interrogatoire du Directeur général de la ville, Gabriel Rioux, mené par l’avocat de Mme Dion, Sylvain Lefebvre, que le tout s’est amorcé.
Le choix d’une avocate qu’a fait Caroline Dion pour défendre Saguenay dans une cause des droits de la personne a d’abord meublé les échanges. On se rappellera que ce choix de Me Émilie B Perron avait ensuite été renversé, peu de temps après, par le comité exécutif de Saguenay, qui avait nommé Me Mathieu Fournier.
Ingérence de la mairesse
Me Sylvain Lefebvre a alors référé à un appel de la mairesse Julie Dufour, logé à cet effet à la direction du service juridique de la ville. Une intervention que Me Lefebvre a qualifié « d’ingérence ». « Est-il normal, M. Rioux, que la mairesse fasse une appel directement à la direction du service juridique concernant ce dossier de droits de la personne? Est-ce que cela vous semble normal? Ça ne vous a a pas mis la puce à l’oreille? N’y voyez-vous pas de l’ingérence? » Ce à quoi le DG a répondu que cela lui paraissait normal, qu’une mairesse peut s’informer sur différents dossiers.
Gabriel Rioux a aussi été questionné sur le fait que la mairesse Dufour a aussi contacté Caroline Dion. Mais bien qu’il ait été au courant de cet échange, il a dit en ignorer son contenu détaillé. Me Lefebvre a aussi promis de revenir plus tard en audience sur les ramifications existant entre Me Fournier et Me Michaud.
Choix de l’enquêteur remis en question
Le choix de l’enquêteur Sébastien Paquin-Charbonneau devant rédiger le fameux rapport ayant conduit au congédiement de Caroline Dion a aussi rebondi dans le contre-interrogatoire. M. Rioux confie qu’il importait pour lui de confier le mandat d’enquête à une firme indépendante de « l’écosystème de Saguenay ». Me Lefebvre a alors demandé à M. Rioux si normalement, les dossiers de harcèlement psychologique, devaient passer par le département des ressources humaines de la ville, ce à quoi M. Rioux a acquiescé.
M. Lefebvre a alors mis en relief que le dossier de Mme Dion (pour lequel on parle notamment de « harcèlement psychologique ») ne semblait pas avoir passé par les ressources humaines. Gabriel Rioux dit avoir reçu quelques noms en suggestion par Me Félix-Antoine Michaud pour trouver l’enquêteur. Il a aussi dit à me Lefebvre qu’il ignorait que M. Paquin-Carbonneau était un ami personnel de M. Michaud. M. Lefebvre a aussi renchéri que les deux hommes avaient même procédé à la rédaction d’un ouvrage ensemble. Gabriel Rioux a alors ajouté qu’en date de vendredi, il ignorait que les deux hommes avaient des liens amicaux, et que le choix de l’enquêteur avait été fait dans l’ignorance de ce détail.
Me Sylvain Lefebvre a alors questionné les circonstances entourant le choix de l’enquêteur, alors que normalement, le tout passait par les ressources humaines de la ville. Et que ce département, pour des causes comme celle de Mme Dion, faisait plutôt affaires avec la firme Sirco, qui offre des services complets et spécialisés d'enquête, de protection, de consultation et de prévention.
Secret professionnel et liens
Me Sylvain Lefebvre a de nouveau réclamé l’obtention d’un document important, cette fois-ci les notes personnelles de Gabriel Rioux ayant été transmises à l’enquêteur. La notion de secret professionnel a aussi été invoquée en lien avec la demande, question qu’on se promettait de discuter au retour de la pause du dîner.
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