Être luthier, c’est non seulement savoir créer un instrument unique, mais c’est aussi faire preuve d’une grande minutie afin de répondre aux attentes élevées des clients. Benoît Lavoie, une sommité en la matière depuis plus de 20 ans, connait ce métier comme le fond de sa poche.
« La lutherie, c’est la fabrication sur mesure d’instruments ou encore la réparation des instruments. Le concept est long. Il faut choisir le bois, répondre à la demande des clients. Là où l’industrie s’arrête, nous on commence », mentionne M. Lavoie, qui conçoit des instruments dans son atelier de Petit-Saguenay, son village natal.
Né dans une famille appréciant la musique et fasciné par le bois et le travail manuel, Benoît Lavoie commence à s’intéresser à la lutherie dès son jeune âge.
« J’ai débuté la guitare jeune. Je me suis éventuellement procuré des instruments pas très chers, mais j’ai observé que ceux-ci n’étaient jamais à 100 % en bon état. Je les ajustais donc moi-même, j’effectuais des réparations, mais il me fallait de l’expérience. À 16 ans, j’ai voulu fabriquer une guitare et en faire mon métier », raconte-t-il. Benoît Lavoie poursuivra des études en lutherie.
Ce touche-à-tout, qui est toutefois spécialisé dans la fabrication de guitares pour le jazz, a aussi conçu des violons, des contrebasses et des violoncelles. Ses créations trouvent preneur à l’extérieur de la région, ailleurs aux pays de même qu’aux États-Unis, en Asie et en Europe.
Un métier solitaire, mais valorisant
Benoît Lavoie qualifie la lutherie de métier solitaire. Après un travail de longue haleine, il obtient cependant beaucoup de reconnaissance de la part de sa clientèle, qui le remercie et lui fait régulièrement des commentaires positifs.
« S’adonner à la lutherie, c’est s’installer dans son atelier la plupart du temps seul et se concentrer des centaines d’heures sur un instrument. À la fin, c’est formidable de remettre l’instrument entre les mains des personnes qui vont l’apprécier et qui vont s’en inspirer. »
Matériaux locaux
Une partie de la matière première utilisée pour ses œuvres se trouve pratiquement dans sa cour. Benoit Lavoie récolte entre autres des bouleaux jaunes et se procure des essences qu’il conserve précieusement, à des conditions optimales, afin de maximiser la qualité de chaque pièce. Pour lui, la qualité sonore est prioritaire, si bien qu’il s’est allié avec l’entreprise québécoise Soft db, experte dans le domaine.
« Il existe une caméra qui me permet de voir chaque séquence de l’instrument et leur place dans celui-ci. On tombe dans le côté scientifique de la chose. En ouvrant cette porte-là, on a réussi à améliorer l’instrument pour avoir un meilleur rendement », conclut-il.
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