
La reprise des audiences dans la cause opposant l’ex-greffière Caroline Dion à la ville de Saguenay revêtait des parfums de lenteur ce jeudi. À un point tel que le juge Dominic Fiset, qui préside ces audiences du Tribunal administratif du travail (TAT) y est allé d’une allégorie. « On n’avance pas! On dirait que le char est sur les blocs », a-t-il imagé.
Quelques instants avant cette déclaration, l’audience avait repris avec l’interrogatoire du directeur général de la ville, Gabriel Rioux, alors que l’avocat de Mme Dion, Me Sylvain Lefebvre, a rappelé chercher des documents précis.« Je demande à savoir ce qu’on a remis à l’enquêteur Sébastien Paquin-Charbonneau comme documents, pour l’aider à bâtir son rapport qui a servi de base pour congédier ma cliente. Une liste exhaustive aurait dû exister pour savoir ce qu’on fournissait comme documents à l’enquêteur ». Ce à quoi le juge Dominic Fiset a acquiescé. « La demande de Me Lefebvre me semble correcte ».
Me Lefebvre a alors ajouté : « Ma cliente a perdu son job après 13 ans. La ville nous cache de l’information ». L’avocat de la ville, Me Félix-Antoine Michaud, piqué au vif, a alors interrompu son confrère, ce qui n’a pas plu au juge Fiset, qui a servi un avertissement à l’avocat de la ville. « En aucun temps je ne permettrai à une ou l’autre des parties d’interrompre l’autre », a-t-il mentionné. Me Lefebvre a alors répété qu’il voulait simplement savoir ce que l’enquêteur a eu en mains pour rédiger son rapport.
Échanges de technicalités
Les deux avocats, Me Félix-Antoine Michaud (ville) et Me Sylvain Lefebvre (Caroline Dion) ont aussi eu à prendre quelques pauses séparément, et aussi une ensemble, afin d’ajuster le tir sur de la documentation que cherchait à obtenir Me Lefebvre. Ce qui a alors fait dire au juge Fiset : « Prenez une ou deux minutes, peut-être même trois ou quatre. D’abord que ça permette d’enlever les blocs de sous le char », a-t-il imagé de nouveau, faisant de nouveau référence à l'audience.
Absences de traces
Retour à l’audience avec l’absence de « traces écrites » dans la correspondance entre le directeur général de la ville Gabriel Rioux et l’enquêteur Sébastien Paquin-Charbonneau, chargé de la confection du rapport sur Caroline Dion. Absence qui a aussi soulevé des interrogations. Me Lefebvre a alors demandé des précisions au dg. « Avez-vous mis par écrit les détails du mandat que vous vouliez confier à l’enquêteur »? « J’ai eu des discussions très claires avec lui », de répondre M. Rioux. Le mandat d’enquête comprenait deux points : un rapport sur la Commission des droits et de la personne, ainsi que sur les chemins d’intolérance. « On veut épuiser ma cliente, je cherche un mandat écrit qui a été donné ».
Choix d’avocate
Le choix d’une avocate qu’a fait Caroline Dion pour défendre Saguenay dans une cause précise est aussi revenu sur le tapis. On se rappellera que Caroline Dion avait suggéré Me Émilie B Perron, choix désavoué par la suite par l’Exécutif de Saguenay, qui a choisi plutôt Me Mathieu Fournier, citant les compétences de ce dernier, plus appropriées pour le dossier donné, selon ses membres. L’absence de communications dans ce dossier a d’ailleurs fait réagir le juge Fiset, qui en a fait la remarque au directeur général. « Je ne peux pas comprendre que vous n’ayez pas cherché à discuter de la chose de vive voix avec Mme Dion », a-t-il fait remarquer.
Prochain rendez-vous
La suite des audiences est prévue le 13 juin prochain, à Québec, aux bureaux mêmes du Tribunal administratif du Travail, toujours avec la poursuite du contre-interrogatoire du directeur général Gabriel Rioux.

Notes d’audience
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